«Le Bénin est un pilier sur lequel la France peut s'appuyer»

Francois Hollande et Thomas Boni Yayi, à l'Elysée, le 9 juin 2015. in Paris.

Richard Banégas, professeur à Sciences-Po Paris, analyse l'enjeu de la visite de Hollande ce mercredi à Cotonou et égratigne le mythe du «modèle démocratique» béninois.

Spécialiste de l’Afrique de l’Ouest, Richard Banégas (1) analyse la visite du chef de l’Etat français au Bénin, d’où il se rendra ensuite au Cameroun et en Angola.

Comment qualifier la visite de François Hollande ?

On peut y voir un salut au modèle démocratique soulignant, après les expériences sénégalaise, burkinabé mais aussi burundaise et bientôt congolaise, la nécessité de se plier au respect des règles du jeu constitutionnel. Cette visite pourrait se résumer ainsi : attention au respect des Constitutions et des échéances électorales et ce, en dépit de toutes les dérives autoritaires du pouvoir béninois, dont l’Elysée est tout à fait au courant. Autre chose déterminante : l’appui du Bénin à l’intervention au Sahel. Quand les forces françaises interviennent en 2013 [dans le cadre de l’opération «Serval», ndlr], c’est Boni Yayi [le chef d’Etat béninois] qui préside l’Union africaine. Il y a une sorte de gratitude côte français. Dans le contexte très tourmenté de l’Afrique de l’Ouest, il reste des petits piliers, dont le Bénin, sur lequel la France peut s’appuyer.

La démocratie béninoise est souvent perçue comme un exemple. Est-ce vraiment le cas ?

Derrière l’image de la transition modèle du Bénin, il faut bien comprendre que le processus a été plus complexe et ambivalent. Cette transition présentée comme une concorde nationale vers la démocratie s’est en fait opérée à travers une série de conflits. Des luttes intestines traversent encore aujourd’hui l’expérience démocratique. L’autre caractéristique, c’est que ce modèle de démocratisation s’est aussi opéré de manière très paradoxale par la généralisation de la corruption, par la marchandisation du vote et par tout un ensemble de collusions entre élites. De fait, personne, au bout du compte, ne s’est senti lésé dans cette expérience, chacun (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Tensions croissantes en Cisjordanie
Attentat en Tunisie : 30 Britanniques parmi les victimes
Dix-huit hommes de l'Etat islamique exécutés par des rebelles syriens
L'Etat islamique commet une série d'attaques dans le Sinaï
Aléxis Tsípras est prêt à accepter la plupart des demandes des créanciers