Buzyn demande une "démarche qualité" dans tous les Samu

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a déclaré jeudi qu'elle avait demandé la mise en place dès cet été d'une "démarche qualité" dans tous les Samu de France pour éviter un nouveau drame comme la mort d'une jeune femme, en décembre dernier. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

PARIS (Reuters) - La ministre de la Santé a déclaré jeudi qu'elle avait demandé la mise en place dès cet été d'une "démarche qualité" dans tous les Samu de France pour éviter un nouveau drame comme la mort d'une jeune femme, en décembre dernier, dont l'appel n'avait pas été pris au sérieux par le Samu de Strasbourg (Bas-Rhin).

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) établit que "les réponses non adaptées de l'assistante de régulation médicale ont conduit à un retard global de prise en charge de près de 2h20".

L'assistante de régulation, dont l'échange enregistré avec Naomi Musenga a été largement diffusé et a provoqué un tollé, a employé "un ton dur, intimidant et déplacé face à des demandes d'aide réitéré" et n'a pas transmis l'appel à un des médecins régulateurs présents, notent les auteurs du rapport.

Sans se prononcer sur la cause directe de la mort de Naomi Musenga, Agnès Buzyn a estimé sur Cnews qu'il y avait eu là un "dysfonctionnement grave" et "un manque d'humanité intolérable".

L'Igas estime que les suites données par le responsable du Samu de Strasbourg au décès de la jeune femme - l'assistante de régulation n'a été définitivement suspendue qu'un mois après - "n'ont pas été à la hauteur de la gravité de la situation" et recommande d'accepter sa démission, ce qui a été fait.

L'Igas recommande également dans son rapport "l'élaboration sans délai d'un plan d'action et une véritable conduite du changement" au sein du Samu du Bas-Rhin, afin de garantir la qualité, la sécurité et le caractère médical de la régulation.

La ministre a annoncé un plan beaucoup plus vaste.

"J'ai exigé de la part de tous les urgentistes français qu'ils me donnent une feuille de route le 1er juillet prochain, pour, d'une part, améliorer la formation de ceux qui répondent au téléphone, que ce soit les opérateurs ou les médecins", a expliqué Agnès Buzyn.

Elle leur demande également d'améliorer les procédures internes de traitement des appels et, surtout, de mettre en place "dans tous les Samu de France un contrôle qualité" du traitement de ces appels dès cet été.

Au-delà de la question des Samu, la ministre de la Santé a estimé qu'il y avait "un sujet urgence au sens large, avec des urgences qui ont aujourd'hui du mal à fonctionner dans certains hôpitaux par manque de personnel" et d'urgentistes.

"Le problème, c'est qu'on n'a pas formé dans notre pays assez de médecins spécialistes des urgences et donc les postes sont vacants", a-t-elle expliqué. "Donc nous devons organiser un certain nombre de services, notamment avec des médecins généralistes qui sont formés aux urgences et qui absorbent une partie de la charge."

(Emmanuel Jarry)