Buzyn défend l'impact du reste à charge zéro sur les retraités

La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn (photo), assure que la mise en place du reste à charge zéro ne se fera pas au détriment des retraités, dans le sillage d'une étude rendue publique mardi qui alerte sur une hausse du coût de leur mutuelle. /Photo prise le 30 janvier 2018/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - La ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn, assure que la mise en place du reste à charge zéro ne se fera pas au détriment des retraités, dans le sillage d'une étude rendue publique mardi qui alerte sur une hausse du coût de leur mutuelle.

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, la fin du reste à charge pour les lunettes et prothèses dentaires et auditives, c'est-à-dire leur remboursement intégral par l'assurance maladie et les mutuelles, est l'un des volets du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2019, débattu à compter de ce mardi à l'Assemblée nationale.

Sur la base d'une étude auprès de 100.000 assurés, le comparateur d'assurances Santiane.fr estime qu'en raison de la réforme, "d'ici à 2021, les remboursements vont augmenter de l'ordre de 7%, avec une forte disparité en fonction de l'âge des assurés" (+2,5% en prestations pour les moins de 60 ans, +9,5% pour les plus de 60 ans).

"Les organismes assureurs ne pourront pas absorber cette augmentation. Mécaniquement, ces coûts seront impactés sur leurs clients", poursuit le courtier en ligne, qui estime en particulier à 200 euros par an la hausse du coût de la mutuelle d'un couple de seniors.

A l'heure où les retraités estiment leur pouvoir d'achat sacrifié par les arbitrages budgétaires du début du quinquennat (hausse de la CSG, revalorisation a minima des pensions de retraites), Agnès Buzyn a défendu depuis l'Assemblée le bénéfice de la réforme du reste à charge, notamment pour les plus âgés.

"Cette réforme va bénéficier aux personnes retraitées parce que ce sont eux aujourd'hui qui ont le plus besoin aujourd'hui de lunettes, de soins dentaires et de prothèses auditives", a-t-elle déclaré à la presse.

"Le coût de cette réforme est pris en charge aux trois quarts par l'assurance maladie, et seulement un quart par les complémentaires, leur engagement est de ne pas augmenter les prix", a-t-elle assuré.

"Des engagements ont été pris, que le coût de cette réforme va être absorbé par l'augmentation naturelle des coûts des complémentaires chaque année, c'est la raison pour laquelle la réforme se met en place sur trois ans de façon à pouvoir absorber le surcoût", a-t-elle poursuivi.

La ministre a par ailleurs rappelé l'extension d'une couverture complémentaire subventionnée à toutes les personnes dotées de moins de 1.000 euros de revenu, mesure qui "concerne essentiellement les petits revenus et les petites retraites".

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)