Business France : si les journalistes voulaient bien arrêter d'enquêter...

Emmanuel Macron avec Muriel Pénicaud au CES de Las Vegas, le 7 janvier, au lendemain de la French Tech Night.

Les révélations de «Libération» sur l'affaire Business France ne sont pas du goût du gouvernement. La presse est carrément priée de ne pas «chercher à affaiblir» la ministre du Travail. Lunaire.

Ça commence à faire beaucoup. A deux reprises en une semaine, un ministre a laissé entendre que la presse agissait sur ordre – de qui, de quoi, on se demande ? – et cherchait à plomber l’agenda des réformes gouvernementales. Mercredi dernier, François Bayrou assurait ainsi qu’«un certain nombre de forces et de puissances» voulaient faire obstacle à sa loi sur la moralisation de la vie publique et avaient donc eu intérêt à sortir des informations sur les petits arrangements du Modem et ses assistants parlementaires européens. Visé indirectement par une enquête préliminaire, le garde des Sceaux a démissionné en dénonçant des «sycophantes» et «délateurs professionnels» dignes de la France de Vichy.

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Un remaniement et une semaine plus tard, sans atteindre le point Godwin – qui consiste à comparer la situation actuelle au temps du nazisme – le porte-parole du gouvernement s’en est lui aussi pris à la presse. Interrogé sur les «irrégularités» qui auraient émaillé l’organisation d’une soirée à Las Vegas par l’organisme Business France, au centre d’une enquête de Libération mercredi matin, Christophe Castaner a appelé la presse à s’en tenir aux «faits». En pleine affaire Ferrand, le même avait déjà expliqué, citant une formule présidentielle, que la presse ne devait pas «se faire juge».

Une estocade aussi claire que lunaire

Le hic, c’est qu’Emmanuel Macron était l’invité vedette de l’événement en janvier 2016, en tant que ministre de l’Economie, que Business France, à l’époque, était dirigé par Muriel Pénicaud, devenue entre-temps ministre du Travail et que l’affaire fait aujourd’hui l’objet d’une enquête préliminaire pour «délit de favoritisme». Il n’a pas fallu plus de pression judiciaire pour faire partir les trois (...)

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