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Burning Man, le festival utopique devenu “une débauche de luxe et de gaspillage”

Tout avait commencé par la réunion d’un petit groupe de hippies, “mystiques” et anarchistes, à la fin des années 1980. Puis “il est devenu l’un des festivals les plus exclusifs et les plus instragramables du monde, passage obligé pour les influenceurs les plus en vue et les millionnaires de la Silicon Valley”, écrit le journal espagnol El País, retraçant l’histoire du célèbre festival Burning Man.

Ce que son créateur, Larry Harvey, avait imaginé, en 1986, comme une sorte de réunion spontanée sur une plage de San Francisco – conclut par la crémation d’une sculpture en bois – “est devenu une débauche de luxe et de gaspillage”.

Après quelques péripéties et le déplacement du festival dans le désert du Nevada, l’artiste, accompagné d’un premier cercle d’initiés, avait établi un semblant de règles pour cette réunion festive. Comme l’explique le quotidien, l’évenement était basé sur des principes d’autosuffisance, d’adaptation à un milieu hostile, de non-marchandisation et de respect mutuel. Lors des premières éditions, le prix d’entrée consistait en une somme symbolique d’une dizaine de dollars relative à l’organisation.

“Harvey considérait le Burning Man comme un mouvement destiné à restaurer le collectif et l’expression artistique à une époque de massification culturelle et d’apathie sociale”, écrivait la revue The New Yorker, au moment de la mort de Larry Harvey, en 2018.

Envahi d’influenceurs

Mais avec le succès grandissant et l’attraction de toujours plus de participants, une distorsion des principes élaborés par Harvey a rapidement lieu. Relayant un article du New York Times, El País décrit par exemple une “invasion” des “gros bonnets de la Silicon Valley” dès 2014.

“Ils arrivent en jet privé et logent dans des campements de luxe, montés par des travailleurs recrutés pour l’occasion et appelés les ‘sherpas’.”

En 2019, Google rachète même 51 % du festival, les fondateurs du géant du numérique étant devenus des habitués de l’événement. La demande augmente de façon telle que les places se font rares et atteignent des prix stratosphériques à la revente.

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