En Bulgarie, une motion de censure pourrait faire tomber le gouvernement
Le plus grand parti d’opposition, Citoyens pour un développement européen de la Bulgarie (Gerb), a déposé, mercredi 15 juin, un projet de motion de censure qui a toutes les chances de faire tomber le gouvernement du réformateur pro-occidental Kiril Petkov.
Pour arriver à ses fins, le parti de l’ancien Premier ministre Boïko Borissov, fort de ses 59 députés, doit réunir une majorité de 121 voix, précise le quotidien en ligne Dnevnik. Le parti de la minorité musulmane DPS, les ultranationalistes de Renaissance ainsi que ceux d’Il y a un tel peuple (ITN) – la formation populiste de l’insaisissable chanteur de variété Slavi Trifonov – ont d’ores et déjà déclaré qu’ils soutiendraient ce vote de défiance, ce qui ferait un total de 126 voix. Mais il reste une chance pour que le gouvernement survive si certains députés de ce dernier parti venaient à se désolidariser de leur leader.
“La mafia a privatisé notre parti”
Slavi Trifonov, connu pour ses effets de manche et souvent comparé à l’Italien Beppe Grillo, a en effet annoncé avec fracas le 9 juin dernier qu’il “retirait” ses quatre ministres du gouvernement du pro-occidental Kiril Petkov pour “mettre fin à son agonie”. Mais, à la surprise générale, cette décision a été aussitôt critiquée par le ministre des Sports, Radostin Vassilev, lors d’une conférence de presse organisée avec cinq députés de la formation : “La mafia a privatisé notre parti”, a-t-il notamment dénoncé, en ajoutant que leur leader n’était pas “un homme de pouvoir mais d’argent”.
Le Premier ministre, Kiril Petkov, a quant à lui salué “l’immense courage” des cinq députés d’ITN et du ministre des Sports en espérant que leur geste fera tache d’huile. Alors que le vote doit avoir lieu d’ici à la semaine prochaine, il lui faut encore compter sur six désistements pour espérer échapper au vote de défiance. Selon la presse bulgare, d’intenses négociations ont lieu actuellement en coulisses afin de convaincre d’autres députés de soutenir le vote du budget et les nouvelles mesures contre la corruption proposées par le gouvernement. “Ce n’est pas moi, mais la mafia qui a perdu son partenaire dans le gouvernement”, a encore dit Kiril Petkov, à l’intention du parti de Slavi Trifonov.
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