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Budget italien: La CE ne veut pas de crise, veut des réponses, dit Moscovici

Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières Pierre Moscovici a déclaré lundi que l'exécutif européen ne souhaitait pas de crise autour du projet de budget de l'Italie pour 2019 mais avait toujours des questions à ce sujet. /Photo prise le 19 octobre 2018/REUTERS/Alessandro Bianchi

PARIS (Reuters) - Le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a déclaré lundi que l'exécutif européen ne souhaitait pas de crise autour du projet de budget de l'Italie pour 2019 mais avait toujours des questions à ce sujet.

"La Commission européenne ne veut pas d'une crise entre Bruxelles et Rome", a-t-il dit lundi sur France Inter en précisant vouloir mener un "dialogue constructif" avec le gouvernement italien.

Pierre Moscovici a déclaré avoir "toujours" des questions après sa visite à Rome en fin de semaine dernière, en particulier sur le niveau du déficit public.

"Le déficit dit structurel - celui qui est indépendant de la croissance, celui qui augmente la dette - est beaucoup trop élevé", a-t-il dit.

"Théoriquement il devrait baisser de 0,6% (...) mais il augmente de 0,8%", a-t-il expliqué.

L'Italie doit remettre ce lundi à midi ses réponses aux questions de la Commission sur son projet de budget, à la suite de quoi l'exécutif européen statuera. Pierre Moscovici a évoqué lundi la possibilité, inédite, de demander à Rome d'en composer un nouveau.

"Le maximum que nous pouvons faire, c'est une possibilité, nous allons en débattre, c'est de demander à l'Italie de resoumettre un autre budget qui tienne compte des observations, des questions et aussi des règles européennes", a-t-il déclaré, notant que "ce serait une première".

"Je ne dis pas à quel moment nous allons l'annoncer mais nous allons en débattre demain", a-t-il précisé.

"Ce serait un geste politique qui aurait un sens, mais attention ça ne serait pas la fin de l'histoire parce qu'après il y a encore un débat entre nous, un dialogue qui peut durer trois semaines, au terme duquel nous entrons dans une autre phase."

Pour l'heure, le commissaire européen n'envisage pas d'inflexion de la position italienne : "Je n'ai pas senti qu'ils allaient bouger (…) mais j'ai senti une chose très importante pour moi, c'est l'esprit c'est de dire 'nous pouvons être en désaccord mais nous sommes en désaccord dans le cadre de règles communes qui sont les règles européennes'", a-t-il estimé.

(Myriam Rivet, édité par Julie Carriat)