Budget 2025 : sur la suppression de 4 000 postes d’enseignants, le ministre du Budget explique son calcul
BUDGET - « Il est totalement faux de dire que c’est une cure d’austérité dans l’éducation nationale. » Le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin a justifié ce vendredi 11 octobre l’annonce de la suppression de 4 000 postes d’enseignants, dénoncée comme une « véritable saignée » et un « sabordage de l’école publique » par les syndicats.
« À la rentrée 2025, on estime qu’il y aura à peu près 100 000 élèves en moins », a-t-il précisé sur RTL. « J’entends toutes les difficultés qu’il y a au ministère de l’Éducation nationale, mais nous n’avons pas à augmenter systématiquement le nombre de professeurs quand le nombre d’élèves en face lui va diminuer. »
Bercy va même plus loin, précisant que le nombre d’élèves a diminué de « 350 000 élèves ces six dernières années ». Il estime que si une baisse des effectifs avait été appliquée « mécaniquement », elle serait de « 4 800 d’enseignants en moins ». « Ce qu’on fait, c’est : 4 000 emplois d’enseignants en moins mais 2 000 AESH en plus », a insisté Laurent Saint-Martin ce vendredi devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
4000 postes d’enseignants supprimés en 2025 : "Il est totalement faux de dire que c'est une cure d'austérité dans l'éducation nationale"@LaurentSMartin, ministre du Budget, invité de @ThomasSotto et François Lenglet dans #RTLMatin pic.twitter.com/wwDeoUzOU7
— RTL France (@RTLFrance) October 11, 2024
Le budget prévoit en effet le financement de 2 000 AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) supplémentaires – qui ne remplacent toutefois pas les enseignants. Dans le détail, ce sont près de 4 000 postes d’enseignants qui seront supprimés en 2025 (3 155 pour le premier degré et 181 pour le second degré dans le public, 660 pour le premier degré et 40 pour le second degré dans le privé).
« Nous augmentons le taux d’encadrement »
« Nous augmentons le taux d’encadrement », résume de son côté le ministre. À la question de savoir si, dans ces conditions, il y aura bien un enseignant devant chaque classe, promesse d’Emmanuel Macron, le ministre botte en touche. « Il faut tendre vers cet objectif-là », répond-il sur RTL.
Ces calculs sont loin de correspondre à ceux des syndicats. Sur X, Sophie Vénétitay revient sur des chiffres qui illustrent, au contraire, le manque d’enseignants : « En 7 ans : - 8 865 postes de profs dans le 2d degré, + 7 441 élèves. Il faudrait 10 617 emplois pour retrouver le taux d’encadrement de 2017 », estime la secrétaire générale du SNES-FSU. À la rentrée 2024, il manquait toujours un professeur dans 56 % des établissements et 3 200 postes n’étaient pas pourvus aux derniers concours enseignants du public et du privé.
#Budget2025 la baisse démographique pour justifier les ❌ de postes 🙄.
En 7 ans : - 8865 postes de profs dans le 2d degré, + 7441 élèves. Il faudrait 10617 emplois pour retrouver le taux d'encadrement de 2017. L'Ecole est à un point de bascule, M.Barnier la pousse dans le vide. pic.twitter.com/O49LJe3bKz— Sophie Vénétitay (@SVenetitay) October 11, 2024
Les représentants des familles comme la FCPE et les syndicats soulignent que la baisse démographique pourrait en outre également représenter un moyen de baisser de façon notable les effectifs dans toutes les classes. Ils insistent sur la nécessité de rendre plus attractifs les métiers de l’éducation, mais aucune revalorisation de la rémunération des enseignants n’est prévue dans le budget 2025.
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