Budget 2025: les socialistes censureront François Bayrou en l'absence de "concessions remarquables"
Olivier Faure veut faire monter la pression. Reçu ce lundi 6 janvier par le ministre de l'Économie Éric Lombard pour discuter du budget de l'État et de la sécurité sociale, Olivier Faure le patron des socialistes s'est dit prêt à censurer le gouvernement s'il n'obtient pas de "concessions remarquables" sur la question de la réforme des retraites à 64 ans.
"Nous voulons une négociation", a encore défendu le premier secrétaire du PS, accompagné des présidents de groupes parlementaires Patrick Kanner et Boris Vallaud.
"Une proposition de modification" de la retraite à 64 ans
Si le gouvernement espère boucler les lois de finance d'ici la mi-février, la gauche est bien décidée à jouer au bras de fer. Il faut dire que François Bayrou ne peut pas se passer des voix du PS ou au moins de son abstention s'il veut parvenir à faire adopter les budgets.
En cas de 49.3, cette cartouche institutionnelle qui permet de faire adopter un texte sans vote, la seule chance pour le Premier ministre d'échapper au renversement lié à une motion de censure est de parvenir à un accord avec les socialistes.
Autant dire qu'ils ont donc tout intérêt à pousser leur avantage, à commencer par le gel de la réforme des retraites qu'ils réclament depuis des mois. Le message a manifestement été bien reçu par le gouvernement
"ll y a eu une proposition de modification, d'évolution" de la retraite à 64 ans, a expliqué Patrick Kanner, le président des sénateurs socialistes, en sortant du rendez-vous à Bercy.
La ministre des Comptes publics "n'a pas été dans le détail, mais manifestement la pression que nous avons mise depuis le début dans ce dossier fait bouger les lignes au sein du gouvernement et cela est tout à fait positif", s'est-il encore félicité.
La promesse d'un "dialogue fécond" avec les socialistes
François Bayrou a pour l'instant écarté toute suspension de la réforme des retraites tout en invitant les partenaires sociaux à six mois de discussion le 23 décembre dernier sur BFMTV.
L'exécutif souhaite cependant manifestement mettre de l'eau dans son vin. La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a expliqué ce dimanche sur France inter souhaiter "une discussion sans tabou mais sans conditions préalables".
Depuis plusieurs jours, le gouvernement tente d'amadouer les socialistes. Avant son rendez-vous avec les dirigeants du parti à la rose, le ministre de l'Économie avait évoqué sur France inter "les perspectives d'un dialogue fécond".
Premier à être reçu lundi matin, Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale et très proche de François Bayrou, a affirmé à sa sortie que des "compromis" budgétaires étaient possibles, notamment avec les socialistes sur la "justice fiscale" et la "justice sociale".
Il reste désormais à convaincre les communistes et les écologistes qui seront reçus à leur tour mercredi. Marine Tondelier avait déjà affiché son scepticisme fin décembre alors que François Bayrou avait déjà évoqué "une organisation différente" des retraites tout en restant flou sur les modalités précises. Du côté de La France insoumise, Éric Coquerel, le président de la commission des Finances, sera reçu ce jeudi.