Budget 2025: François Bayrou trouve "singulier" que des voix au sein de l'ex-majorité critiquent le projet

Dans un entretien accordé au JDD, le président du MoDem évoque un "budget de crise", "un budget d'urgence" et que "tout le monde aurait souhaité éviter cette situation".

François Bayrou trouve "singulier" que des voix au sein du camp macroniste critiquent le projet de budget du gouvernement alors que ce dernier est élaboré "pour corriger" le bilan de l'ex-majorité.

"Il serait singulier que l'ex-majorité critique le nouveau gouvernement sur l'effort à accomplir pour corriger un bilan qui est en réalité le sien", a relevé samedi 12 octobre soir dans un entretien mis en ligne par le JDD le président du MoDem, allier de la fragile coalition Barnier.

Ces déclarations visent particulièrement Gabriel Attal, président du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR) à l'Assemblée nationale, et l'ex-ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui se sont à plusieurs reprises opposés à toute hausse d'impôts.

"Le Parlement doit redevenir le lieu des discussions, des négociations et de l'élaboration de compromis. Que ceux qui ne sont pas d'accord proposent des amendements", a ajouté François Bayrou.

"Je ne suis pas pour qu'on organise la guérilla, surtout quand on appartient au courant principal à partir duquel ce gouvernement a été formé", a-t-il encore déclaré.

Le projet de budget 2025, présenté le 10 octobre en Conseil des ministres, prévoit 60 milliards d'euros d'efforts budgétaires, avec un tiers d'augmentations d'impôts et deux tiers d'économies.

Mais cette répartition ne fait pas consensus : Le Haut Conseil des finances publiques retient une lecture différente où l'effort fiscal représenterait en réalité 70% de la charge.

Report de la revalorisation des pensions de retraite, taxe sur l'électricité et l'aérien, baisse du remboursement des consultations médicales : les oppositions, Nouveau Front populaire en tête, s'inquiètent aussi des répercussions sur les classes populaires et moyennes.

De quoi présager des débats houleux à l'Assemblée où l'examen du texte débute mercredi en Commission.

C'est "un budget de crise", "un budget d'urgence", "tout le monde aurait souhaité éviter cette situation", a commenté le fondateur du MoDem.

Il met tout de même en garde contre des coupes budgétaires qui toucheraient "sans discernement" les collectivités locales alors que la copie du gouvernement prévoit un effort de 5 milliards d'euros demandé aux départements et aux communes.

Article original publié sur BFMTV.com