Budget 2025 : « austérité » ? Les soutiens de Michel Barnier vont tout pour éviter le mot
POLITIQUE - Budget de « redressement » pour Antoine Armand, de « responsabilité », pour Laurent Saint-Martin. Au lendemain de la présentation du projet de loi de finance du gouvernement, les deux ministres et les soutiens du gouvernement font le service après-vente du budget 2025. Et comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, s’il prévoit 60 milliards d’euros d’économies, hors de question pour eux de parler d’austérité.
Les mesures ne sont pas « comparables » à un « budget d’austérité » , a par exemple insisté ce vendredi 11 octobre au matin le ministre de l’Économie et des Finances, Antoine Armand, sur France 2. Et pour cause, explique-t-il : on n’y retrouve aucune « baisse drastique » des salaires de l’ensemble des fonctionnaires, « comme cela a été fait dans certains pays ».
« Un budget courageux »
« C’est un budget qui est équilibré pour pouvoir être responsable dans une situation qui est grave », renchérit le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, sur RTL, se défendant de « tout matraquage fiscal » ou « cure d’austérité » .
Même position de la part de la députée macroniste Constance Le Grip sur franceinfo, quelques minutes après la présentation de la feuille de route du gouvernement. « Ce n’est pas une cure d’austérité. Maintenant, je ne cache pas que c’est un budget courageux, un budget difficile, un budget de vérité », a-t-elle tout juste concédé.
Sauf que dans l’opposition non plus, on ne manque pas de vocabulaire pour qualifier les annonces du gouvernement Barnier. Quand le député lepéniste Jean-Philippe Tanguy parle de « budget des horreurs », pour Éric Coquerel, président LFI de la Commission des finances de l’Assemblée nationale, c’est bel et bien un « budget d’austérité profondément inégalitaire ».
Plusieurs élus ont déjà annoncé vouloir modifier le projet de loi au Parlement. Le gouvernement se dit ouvert au dialogue mais faute d’entente, le budget pourrait être adopté sans vote, via l’article 49.3 de la Constitution. Ce qui ouvrirait la porte à une nouvelle motion de censure.
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