Budget 2025 : Après Matignon, Éric Coquerel et Charles de Courson sont aussi revenus bredouilles de Bercy

Éric Coquerel et Charles de Courson devant Matignon le 17 septembre 2024
LUDOVIC MARIN / AFP Éric Coquerel et Charles de Courson devant Matignon le 17 septembre 2024

POLITIQUE - Zéro lettres plafond à l’horizon. Après Matignon mardi, la deuxième tentative du président de la commission des Finances Éric Coquerel et du rapporteur du budget Charles de Courson d’obtenir les documents préparatoires pour le budget 2025 a fait chou blanc. Les deux députés FI et Liot sont revenus les mains vides de leur déplacement à Bercy ce mercredi 18 septembre.

Que sont ces « lettres plafond » réclamées à Michel Barnier par Éric Coquerel et Charles de Courson ?

« Je suis le premier président de la Commission des Finances à qui Bercy refuse les documents budgétaires tel que la loi organique l’autorise à demander », s’est insurgé le député LFI Éric Coquerel à sa sortie de Bercy. Lui et Charles de Courson ont été reçus par la directrice du budget et la secrétaire générale du ministère des Finances. Elles avaient « manifestement des ordres qui ne venaient pas des ministres de Bercy puisqu’ils sont démissionnaires mais de Matignon directement » pour refuser la demande, a-t-il poursuivi, mettant en cause Jérôme Fournel, directeur de cabinet de Michel Barnier après avoir été celui de Bruno Le Maire.

La veille déjà, Éric Coquerel et Charles de Courson disaient leur « colère » à la sortie de Matignon, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Les services du Premier ministre leur avaient refusé l’accès aux documents au motif qu’il s’agissait de « documents préparatoires », selon l’insoumis.

Bercy assure qu’un premier document sera livré jeudi

Les lettres plafond détaillent les crédits alloués à chaque ministère - et donc à chaque secteur par extension. Elles font partie des documents de préparation du budget, au même titre que le tiré à part, sorte de squelette du projet de loi Finance (PLF). Et leur envoi devient obligatoire dès lors qu’ils sont réclamés par les parlementaires en charge du budget, selon une loi de septembre 2022.

« C’est une décision extrêmement grave » et l’exécutif est « en train de franchir toutes les lignes rouges », a appuyé Éric Coquerel qui n’exclut pas de « donner des suites » à ce qu’il considère être une violation de ses droits.

Lundi 16 septembre, face à la grogne des deux parlementaires, les services du Premier ministre leur avaient promis un courrier avec de premiers éléments dans la journée. Mais il n’est jamais arrivé. En parallèle Matignon avait aussi évoqué un tiré à part envoyé en « fin de semaine ». Selon Éric Coquerel, la directrice du budget leur a aussi promis ce document - dans une version « intermédiaire » - pour jeudi matin. Reste à savoir si l’envoi se fera dans les temps cette fois.

Même si les lettres plafond ont été rédigées et transmises en août, la préparation du budget 2025 patine. Le travail préparatoire a été fait par un gouvernement démissionnaire, pas forcément aligné sur celui de Michel Barnier sur le plan fiscal. Dans une courte déclaration écrite à la presse ce mercredi 18, le locataire de Matignon a d’ailleurs dit « découvrir » une situation budgétaire « très grave » et réclame « tous les éléments pour en apprécier l’exacte réalité ». Pas loin d’une critique du travail de son prédécesseur et de l’ex-ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

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