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Bruxelles suggère des emprunts communs pour financer la défense

La commissaire européenne à l'Industrie, Elzbieta Bienkowska, propose que les 27 Etats membres de l'Union européenne émettent des emprunts obligataires communs pour financer des projets en matière de défense. /Photo prise le 28 octobre 2015/REUTERS/Francois Lenoir

BRUXELLES (Reuters) - La commissaire européenne à l'Industrie, Elzbieta Bienkowska, propose que les 27 Etats membres de l'Union européenne émettent des emprunts obligataires communs pour financer des projets en matière de défense. "La Grande-Bretagne n'a jamais exprimé de soutien, il y a toujours eu de la résistance. Mais avec le Brexit, nous avons trouvé un intérêt, nous avons une dynamique. L'environnement est tout à fait différent", a expliqué la commissaire polonaise dans une interview accordée vendredi à Reuters. Ces euro-obligations permettraient de renforcer l'Europe de la défense, une des pistes avancées par les dirigeants européens pour surmonter le choc provoqué par la victoire du Brexit au référendum du 23 juin en Grande-Bretagne. "Nos budgets de défense se réduisent. Si vous observez la Russie qui a accru son budget de défense de 97% et la Chine de 160%, alors qu'il a baissé de 9% dans l'UE, c'est vraiment effrayant", explique la commissaire européenne. Elzbieta Bienkowska, chargée du volet industriel de la nouvelle stratégie européenne de défense et de sécurité, veut créer un Fonds européen de défense afin de financer le développement de technologies jugées nécessaires par les Vingt-Sept. Ce Fonds pourrait être lancé dans un premier temps par réattribution des projets spécifiquement liés à la défense du Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) existant. "Nous réfléchissons à mettre en commun des budgets nationaux pour financer des projets communs de défense et à émettre des euro-obligations", ajoute-t-elle. La commissaire à l'Industrie, qui exposera son projet lors de la prochaine réunion des ministres européens de la Défense, le 27 septembre à Bratislava, dit avoir le soutien de l'Italie. Par le passé, l'Allemagne s'est en revanche montrée réticente à toute idée de mutualisation européenne des dettes. (Gabriela Baczynska et Robin Emmott, Henri-Pierre André pour le service français)