Bruno Retailleau « soutient » cette interdiction du voile, pas les syndicats
POLITIQUE - L’Association Accueil et Réinsertion Sociale (AARS) de Nancy est dans la tourmente. La modification du règlement intérieur de cette association à vocation sociale pour y instaurer une clause de neutralité, fait peser le risque d’un licenciement sur deux employées portant le voile, alerte un syndicat. De son côté, le ministre de l’Intérieur annonce ce vendredi 27 septembre son « soutien » à l’association.
Le conseil de l’association nancéenne, « opérateur de l’État », a modifié le 10 août son règlement intérieur, qui était obsolète, a expliqué à l’AFP un délégué syndical SUD. À cette occasion, une clause de neutralité (religieuse, politique et philosophique) a été instaurée, explique le syndicat dans un communiqué.
Le 19 septembre, « deux salariées de l’association de confession musulmane » qui portaient le voile ont fait l’objet d’un entretien avec la présidente de l’association « pour une explication de texte », poursuit SUD. « Trois solutions leur ont été proposées » : le retrait de leur voile, une rupture conventionnelle ou un licenciement, énumère le syndicat.
Les salariées concernées devaient donner une réponse à la direction jeudi, mais actuellement en arrêt maladie, elles ne l’ont pas encore fait, selon une source syndicale dénonçant la « brutalité de la situation ».
« Il n’est pas acceptable que des personnes cherchent à s’extraire des règles communes en matière de laïcité », a indiqué sur X ce vendredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Je soutiens cette association, opérateur de l’État, qui ne fait qu’appliquer la loi. En tant que ministre de l’Intérieur, je vais lutter sans relâche pour faire reculer le séparatisme. »
Il n’est pas acceptable que des personnes cherchent à s'extraire des règles communes en matière de laïcité.
Je soutiens cette association, opérateur de l'État, qui ne fait qu'appliquer la loi.
En tant que ministre de l'Intérieur, je vais lutter sans relâche pour faire reculer…— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) September 27, 2024
300 personnes employées
« Comment accepter une limitation des libertés individuelles, des avis politiques, des pensées philosophiques dans un secteur perpétuellement animé et traversé par les questions sociales, sociétales, politiques, religieuses et philosophiques », s’est questionné SUD.
Selon le syndicat, la direction avance le fait que les employés de l’association réalisent une mission de service public et doivent donc suivre les mêmes règles que les fonctionnaires, soumis comme le veut la loi au devoir de neutralité.
L’association emploie 300 personnes, principalement autour de Nancy et dans le sud de la Meurthe-et-Moselle.
Ses actions se répartissent autour l’urgence sociale, l’hébergement, le médico-social et l’accompagnement vers l’emploi et le logement, selon une offre d’emploi publiée sur le site de France Travail.
Un rassemblement est prévu à l’appel du syndicat mercredi à Nancy, lors du prochain conseil d’administration de l’AARS, « pour demander à la gouvernance de retirer la clause de neutralité ».
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