Pour Bruno Le Maire, Booba « a raison » de dénoncer les dérives des influenceurs

Photo d’illustration du rappeur Booba sur scène lors des Francofolies de La Rochelle, en juillet 2022.
Photo d’illustration du rappeur Booba sur scène lors des Francofolies de La Rochelle, en juillet 2022.

Bruno Le Maire veut un statut et des règles communes pour les influenceurs, afin de les « protéger » sans les « stigmatiser ».

POLITIQUE - Quel est le point commun entre Booba et Bruno Le Maire ? Leur volonté de mettre fin aux dérives des influenceurs. Ce lundi 13 mars, le ministre de l’Économie a salué le combat du rappeur contre certaines pratiques en ligne, sans pour autant condamner l’ensemble du secteur.

« Booba a raison de rappeler qu’il y a des dérives inacceptables. Nous y mettrons fin », assure le plateau de franceinfo Bruno Le Maire, dont le ministère a lancé début 2023 une concertation sur la régulation des influenceurs.

Pour autant, s’il reconnaît qu’il y a « quelques influenceurs qui se comportent mal », le ministre se défend de jeter l’opprobre sur un secteur « créatif » et qui « représente des emplois ». « Squeezie est plus populaire que vous (Salhia Brakhlia), que Marc Fauvelle ou que moi-même auprès des jeunes, souligne le ministre en interpellant les journalistes qui l’interrogeaient. Ce n’est pas un combat contre les influenceurs, c’est un combat pour les influenceurs. »

Le rapport accablant de la Répression des fraudes

Depuis plusieurs mois, Booba est entré en croisade contre ceux qu’il qualifie « influvoleurs » en raison d’arnaques et pratiques commerciales douteuses. Sont notamment dans son viseur le couple Blata mais aussi Magali Berdah, dirigeante de la grosse agence d’influenceurs Shauna Events.

Selon un rapport de la Répression des fraudes paru en janvier 2023, plus de la moitié (60 %) des influenceurs « ciblés » des contrôles depuis 2021 n’ont pas respecté la réglementation sur la publicité et les droits des consommateurs, et plusieurs procédures ont été ouvertes à leur encontre.

Les pratiques frauduleuses portent par exemple sur du dropshipping, un concept commercial où le client passe commande sur le site internet d’un vendeur qui ne possède pas de stock, des utilisations illégales du CPF, ou encore des promotions d’opérations esthétiques réalisées par des personnes non compétentes.

Le plan influenceurs de Bruno Le Maire dévoilé le 20 mars

Dans ce contexte, Bruno Le Maire se prononce donc pour que les influenceurs qui font de la publicité « soient soumis aux mêmes règles auxquelles vous êtes soumis à la radio, à la télévision, dans les médias traditionnels ». Par exemple, « lorsque vous avez un placement de produits d’alcool, ou d’autres placements de produits, il faut que les mentions légales apparaissent sur les sites des influenceurs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a illustré Bruno Le Maire.

« Nous souhaitons aussi donner un statut à ces influenceurs pour qu’ils soient mieux protégés », a ajouté le ministre de l’Économie qui veut également « renforcer les contrôles pour nous assurer que le net, ce n’est pas le Far West ».

Le plan de Bercy devrait être dévoilé lundi 20 mars, à l’issue d’une « réunion conclusive », a appris l’AFP auprès du ministère. « Je rappelle que c’est un dispositif pour protéger les influenceurs, certainement pas pour les stigmatiser », assure Bruno Le Maire, tandis que le sujet est également à l’étude au Parlement, sous la forme d’une proposition de loi portée par le député PS Arthur Delaporte et le Renaissance Stéphane Vojetta.

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