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Broadcom réduit ses ambitions après l'échec sur Qualcomm

(Reuters) - Broadcom a dit jeudi envisager des acquisitions plus petites que celle de Qualcomm qui vient d'être bloquée par les autorités américaines et le fabricant de puces s'attend à une baisse de la demande de la part d'un client en Amérique du Nord mais à une hausse de celle d'un client sud-coréen.

Pour les analystes, il ne fait pas de doute que le client nord-américain est Apple, qui a fait à lui seul le cinquième du chiffre d'affaires de Broadcom l'an dernier, tandis que le sud-coréen a toutes les chances d'être Samsung Electronics, actuellement en plein lancement de son nouveau smartphone Galaxy S9.

Broadcom, contraint il y a huit jours de renoncer à son offre hostile de 117 milliards de dollars (95 milliards d'euros) sur Qualcomm face au veto américain, a publié des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu et dit maintenir son projet de transfert aux Etats-Unis, alimentant ainsi les conjectures sur d'autres cibles potentielles.

"Qualcomm était clairement une occasion unique et très importante", a déclaré le directeur financier Tom Krause lors d'une conférence téléphonique sur les résultats. "Compte tenu du niveau de maturité du secteur, de la consolation en cours et de notre taille relative maintenant, nos acquisitions futures seront probablement financées à partir de nos ressources existantes et sans besoin de renforcer notre bilan".

Le titre du groupe basé à Singapour mais coté sur le Nasdaq cédait 1,2% à 264,50 dollars dans les échanges d'après-Bourse à New York.

"Broadcom a besoin de croissance externe pour augmenter ses résultats", commente Kinngai Chan, analyste chez Summit Insight Group. "Si le groupe peut réaliser deux ou trois acquisitions de taille moyenne, je pense que le titre repartira à la hausse."

Le directeur général Hock Tan a dit prévoir une "tendance nettement baissière" de la demande au deuxième trimestre, compensée en partie par une hausse des commandes pour un "smartphone de prochaine génération d'un important client nord-coréen".

Broadcom a publié un bénéfice net de 6,23 milliards de dollars, soit 14,62 dollars par action, au titre de son premier trimestre clos le 4 février, contre 239 millions (57 cents/action) un an plus tôt.

Ce résultat comprend un gain de 5,79 milliards dû à la réforme fiscale adoptée en décembre aux Etats-Unis.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a progressé à 5,12 dollars, sept cents de mieux que le consensus des analystes.

Le chiffre d'affaires a atteint 5,33 milliards de dollars contre 4,14 milliards un an plus tôt.

(Sonam Rai à Bangalore et Stephen Nellis à San Francisco, Véronique Tison pour le service français)