Britney Spears : comment la tutelle de son père la prive de ses libertés de femme

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Interdiction de se marier, d'avoir des enfants ou encore de gérer son argent... Placée sous la tutelle de son père depuis 2008, Britney Spears déplore un contrôle "abusif" sur sa vie qui la prive de ses libertés. Mais il faut croire que ses déclarations n'ont pas suffi à la juge californienne Brenda Penny. Cette dernière a refusé sa demande d'autonomie. Un revers judiciaire que la star planétaire compte bien affronter le 14 juillet 2021.

#FreeBritney. "Déprimée" et "traumatisée", Britney Spears a demandé le 23 juin 2021 à un tribunal de Los Angeles de lever sa tutelle. "Je veux juste reprendre ma vie, ça fait treize ans et ça suffit", a-t-elle déclaré. Une requête rejetée par la juge Brenda Penny, qui lui a également refusé d'avoir la banque Bessemer Trust comme seule entité en charge de sa fortune, selon les informations de Variety. D’après la justice américaine, Britney Spears est “substantiellement incapable de gérer ses ressources financières ou de résister à la fraude ou à une influence indue”. Un calvaire que vit l’artiste depuis 2008 et ce, malgré les nombreux mouvements lancés par ses fans pour qu’elle puisse retrouver sa liberté. Placée sous tutelle depuis 2008 à la suite de ses troubles psychologiques ayant entrainer la perte de la garde de ses enfants, l’ancienne star Disney s’est vue priver de bon nombre de ses libertés. Parmi elles,, son autonomie financière. Si elle a obtenu en 2019 la levée partielle de la tutelle sur certaines de ses décisions personnelles, Jamie Spears est resté en charge de la gestion de sa fortune. Un contrôle jugé "abusif" par la chanteuse de 39 ans qui se dit "malheureuse" et "en colère" en plus de "pleurer tous les jours" et pour cause.

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Britney Spears contrainte de payer les avocats de son père

Selon elle, "la tutelle est devenue un moyen de contrôle oppressant à son encontre", peut-on lire dans un rapport daté de 2016, écrit par un enquêteur judiciaire chargé du dossier, dévoilé par le New York Times. "Elle en a marre qu’on profite d’elle et dit que c’est elle qui travaille et rapporte de l’argent; mais qu’elle paye pour tout le monde autour d’elle", poursuit le document. Si Britney Spears est privée de la gestion de sa fortune, elle est contrainte de payer ses propres frais d’avocat en plus de ceux de ses tuteurs, qui ne cessent de contester ses demandes devant le tribunal. Ainsi, elle aimerait "que [son] copain puisse [la] conduire dans sa voiture à lui", "voir [son] psy une fois par semaine et pas deux" ou encore choisir son avocat qui lui a été imposé, a-t-elle déclaré à la juge californienne. Lors de sa prise de parole, elle s’est souvenue avoir pris du lithium (médicament utilisé pour traiter les épisodes maniaques du trouble bipolaire, ndlr) de force, jusque’à se sentir "ivre" et "incapable d’avoir une discussion". À cela, s’ajoute le contrôle indirect sur vie privée.

Britney Spears privée de mariage et obligée de garder son stérilet

En couple avec Sam Asghari depuis cinq ans, l’interprète des titres Toxic et Womanizer aspire à une vie de famille stable et même à avoir un troisième enfant. Un désir impossible à réaliser puisqu’elle a été contrainte de se faire poser un stérilet qu’elle ne peut - pour l’heure - pas retirer. "Je veux pouvoir me marier et avoir un enfant. On vient de me dire, à l’instant, que sous tutelle, je ne pouvais pas me marier ni avoir un bébé. Je pourrais essayer d’avoir un autre enfant, mais cette soi-disant équipe ne me laissera pas aller chez le médecin, parce qu’ils ne veulent pas que j’aie d’enfants, d’autres enfants... Je suis fatiguée de me sentir seule. Je mérite les mêmes droits que n’importe qui", a-t-elle clamé au procureur de Los Angeles, selon les informations de la BBC. La chaîne ajoute que Jamie Spears lui aurait imposé un suivi gynécologique qui n'inclut pas le retrait de son moyen de contraception. Une décision légale si le juge des contentieux et de la protection considère qu'elle "n'est pas en état" de prendre une telle décision.

La présidente du planning famille aux Etats-Unis s’est indignée sur Twitter : "Nous sommes solidaires de Britney et de toutes les femmes qui font face à une coercition reproductive. Votre santé reproductive est la vôtre - et personne ne doit prendre de décision à ce sujet à votre place". Et si Britney Spears n’a pas son mot à dire sur sa vie intime, cela va de même avec certains choix du quotidien. D’après un rapport relayé par le New York Times, son père lui aurait refusé de repeindre les portes de sa cuisine, estimant que les travaux de rénovation seraient trop coûteux. L’artiste aux 200 millions de disques vendus a soutenu à la juge californienne : "Mon père toutes les personnes impliquées dans cette tutelle, et mon management qui a contribué à me punir, devraient tous être en prison".

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Jamie Spears réfute les accusation de Britney Spears

Accusé par sa fille d’actes de maltraitance et de travail forcé, Jamie Spears a demandé une investigation. “Contrairement à Mme Montgomery (la conservatrice de Britney Speats, ndlr) et à M. Ingham (l’avocat de Britney Spears, ndlr), Mr. Spears ne parle ni de rencontre l’équipe médicale de Mme Spears, et il n’est pas autorisé, ni n’a la possibilité, de fournir des informations sur le traitement médical actuel de sa fille, le diagnostic, ou une thérapie”, a déclaré son avocat. Avant d’ajouter : "Mr Spears ne participe pas ou ne discute pas des affaires personnelles de Mme Spears avec elle, telles que des problèmes liés à ses soins personnels, à son mariage et à ses désirs reproductifs… Mr Spears n’est tout simplement pas impliqué dans les décisions liées aux soins personnels de Mme Spears pour les problèmes médicaux ou reproductifs”. De son côté, Lynne Spears, la maman de la chanteuse s’est dite "inquiète" pour sa fille après avoir entendu sa déclaration. En 2002, elle a confié s’en vouloir pour les troubles de sa fille : "Quelle mère ne s’en voudrait pas ? J’aurais aimé être plus là pendant qu’elle était en tournée, mais je ne pouvais pas. J’avais les autres enfants à charge”. Loin de se laisser faire, Britney Spears pourrait soumette une requête pour mettre fin à la tutelle à ce même moment, lors de la prochaine audience prévue pour le 14 juillet 2021.

Justin Timberlake, Kevin Federline, Mariah Carey, Christian Aguilera... les soutiens de Britney Spears

En attendant la suite de l’affaire, de nombreuses personnalités ont déploré la tutelle que subie la maman de Sean et Jayden. Parmi elles, son ex-petit ami Justin Timberlake a écrit sur Twitter : “Ce qui est en train de lui arriver n’est pas normal. Aucune femme ne devrait être empêchée de faire ce qu’elle veut de son propre corps. Personne ne devrait être détenu contre sa volonté ou avoir à demander la permission pour accéder à ce qu’il a gagné en travaillant”.

Par le biais de son avocat, Kevin Federline, le père de fils, a estimé : "Britney n’a pas été bien traitée par sa tutelle et ça ne correspond pas à ce qu’elle veut. Il me semble qu’elle devrait remettre ça en cause. Et si c’est le mieux pour elle, Kevin la soutient". Me Mark Vincent Kaplan a poursuivi : "La meilleure chose pour leur maman (à Jayden James et Sean Preston, ndlr) est d’être en bonne santé et heureuse. Et si cela n’est pas le cas, ça n’offre pas les meilleures bases pour que la garde des enfants s’applique au mieux. Pour rappel, si Britney Spears obtient la fin de sa tutelle, elle pourra demander à récupérer ou un réaménagement de la garde ses fils. Ainsi, Kevin Federline ne pourrait plus prétendre à la même pension alimentaire. Ainsi, son avocat a souligné : "Si elle est forte, en bonne santé et veut avoir le contrôle de sa vie, et qu’elle peut le faire de façon raisonnable et responsable, alors elle doit avoir plus de pouvoir. (…) Nous devons être certains que toutes ces considérations, sur sa santé, sont prises en compte si elle cherche à modifier la garde après la tutelle, si cela arrive un jour". Quand à l'injonction d’éloignement de Jamie Spears, après que ses petits-fils l’aient accusé de violence, Kevin Federline s’est dit prêt à la lever.

Christian Aguilera a également pris la parole sur Twitter : "Ces derniers jours j’ai pensé à Britney et tout ce qu’elle traverse. Il est inacceptable qu’une femme ou un être humain, voulant être maître de son destin, ne soit pas autorisé à vivre sa vie comme il l’entend”. Un message qu’elle a poursuivi en alertant sur la détresse mentale dans laquelle se trouverait la mère de famille : "Être réduit au silence, ignoré ou privé du soutien de ses ‘proches’ est la chose la plus dévastatrice et dégradante que l’on puisse imaginer. Les dommages mentaux et émotionnels que cela peut causer ne doivent pas être pris à la légère. Chaque femme a droit à son propre corps, son propre système reproductif, sa propre intimité [...] et son propre bonheur”. Celle que l’on surnomme “Xtina” a tenu à rappeler : “C’est une femme qui a travaillé dans des conditions et sous des pressions inimaginables, je vous promets qu’elle mérite toute la liberté possible pour vivre une vie bien plus heureuse que ça. Je suis de tout cœur avec Britney”.

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