"Brisée", la famille de William tué dans l'accident de Koba LaD reproche au rappeur de "minimiser" le "drame"
En septembre 2024, le rappeur Koba LaD a eu un accident de voiture sur l’A86 à Créteil (Val-de-Marne), tuant son ami, le styliste William Dogbey, qui se trouvait à la place passager. Sous l'empire de stupéfiants, Koba LaD est entré en collision avec un poids lourd qui se trouvait à l’arrêt sur une bretelle de station-service.
Depuis, la famille de la victime, âgée de 30 ans, se dit "brisée par ce drame" dans les colonnes du Parisien. "Ce qui est dramatique, c’est que ce soir-là, quand William et Koba sont passés à la maison, on lisait la satisfaction sur leurs visages, ils étaient contents que l’album et le clip soient prêts", raconte le père de William Dogbey, Luc.
"Deux heures après leur départ, quand on a reçu le fameux coup de fil, c’est la Terre qui s’est dérobée sous nos pieds", déclare-t-il.
Un coup de fil qui a "longtemps" hanté son cadet Thomas. "Avant, ça tournait dans mes pensées, ça me mettait une pression sur la poitrine", confie-t-il, soulignant que "ça va mieux qu’avant".
Sa soeur Sarah dit "prendre des médicaments tous les jours depuis cet événement". "Koba a causé tellement de dégâts à lui tout seul, on n’imagine pas. Nos anniversaires en fin d’année, Noël… C’était dur parce qu’on était tous ensemble et qu’il en manque toujours un", note-t-elle.
"Notre peine est alourdie par son manque de considération"
Lauriane, la compagne de William Dogbey, doit désormais s'occuper seule de leurs deux enfants, une petite fille de 6 ans "qui montre des signes évidents de choc traumatique" et un petit garçon d'un an. Même si elle fait "face à des défis d’ordres financier et émotionnel", elle l'assure "le quotidien devra reposer" "à jamais" sur ses épaules, et "l'erreur ne (lui) sera plus permise" "car William est parti. Et il est parti parce qu’il a fait confiance à un ami".
Si quelques jours après l'accident la famille de la victime disait ne pas ressentir "de colère" envers Koba LaD - comme l'affirmait alors le père au Parisien -, le ressentiment est depuis apparu. Le frère Thomas, qui "avait de l'empathie" pour le rappeur "au début" parce qu'il se "disait que c’était un être humain et qu’il avait perdu un ami" pointe aujourd'hui du doigt son attitude en détention provisoire.
"Quand je vois qu’il fait des posts Snapchat en cellule où il assure que tout va bien pour lui, qu’il fait des blagues à la barre lors de son procès pour séquestration (il a été relaxé pour ce chef mais a été condamné ce lundi à 15 mois de prison ferme pour violence sur son manager, NDLR), je me pose vraiment des questions sur lui", déclare Thomas.
La compagne de William Dogbey, Lauriane, déplore de son côté que malgré la promesse de "Koba" faite après le drame d'être "là pour sa famille (de la victime, NDLR) jusqu’à la fin de (ses) jours", elle n'a eu "aucune nouvelle". "Pas même un mot d’excuse. Pas même une lettre ou un appel via avocats interposés. (...) Notre peine est alourdie par son manque de considération à notre égard et l’apparente absence de remords qu’il véhicule", assure la mère de famille.
"Il ne se rendait pas compte de ce qu’il avait fait"
La famille de William Dogbey reproche à Koba LaD de "minimiser ce qu'il a fait". En voyant le rappeur lors d'une audience à Paris à la fin du mois de septembre, durant laquelle il réclamait sa sortie de détention provisoire, la soeur Sarah affirme avoir eu "un sentiment de dégoût".
"Il nous a à peine regardés, il a baissé les yeux durant toute l’audience. Il a dit qu’il était en deuil, qu’il avait perdu un frère. Mais il minimisait ce qu’il avait fait", assure-t-elle.
"Il a dit: 'C’est un accident, ça arrive à tout le monde.' Il ne se rendait pas compte de ce qu’il avait fait", détaille Sarah. Un avis partagé par Thomas et Luc, qui jugent Koba LaD "complètement inconséquent".
Le reproche est également fait aux artistes qui soutiennent le rappeur. "Depuis septembre, notre monde s’est arrêté. On essaie de se soutenir, de se reconstruire… Quand on voit certains artistes apporter leur soutien à Koba comme s’il était la victime, ça nous met en colère", affirme Thomas. Avant d'ajouter: "Ils manquent d’intelligence, d’humanité, d’empathie, et de sagesse. Ils ne savent pas ce qu’il s’est passé et ils prennent parti. Comment réagiraient-ils si c’était arrivé à l’un de leurs proches?".
Sarah a même trouvé "grave" "que les rappeurs Ninho et Niska exhibent un t-shirt "Free Koba" ("Libérez Koba") lors d’un concert en novembre face à des milliers de personnes". "Je me suis dit que Koba n’était pas en prison pour une injustice, il a enlevé la vie à un père de famille, un frère, un fils. On essaie de survivre et chaque jour un nouveau truc vient nous plomber le moral", continue la soeur cadette de William Dogbey.
Si elle a "l’impression" qu'ils ne pourront "pas faire (leur) deuil en paix", elle "attend tout de même que justice soit faite" pour son frère.