Brian Niccol, le nouveau patron de Starbucks, devra faire 1 600 km en jet privé pour se rendre au travail

La politique de travail hybride de Starbucks exige que les employés soient présents sur place au moins trois jours par semaine.
SOPA Images / SOPA Images/LightRocket via Gett La politique de travail hybride de Starbucks exige que les employés soient présents sur place au moins trois jours par semaine.

ENVIRONNEMENT - Le télétravail a beau être pratique, ce n’est pas une solution pour tout le monde. Surtout pas pour Brian Niccol, prochain patron de Starbucks, qui pourrait travailler en partie, à partir du 9 septembre, depuis sa résidence californienne de Newport Beach… alors que son bureau est à Seattle. Il devrait donc régulièrement se rendre par avion privé au siège de l’entreprise dans l’État de Washington. Un trajet de 1 600 kilomètres qui choque beaucoup d’internautes, n’hésitant pas à pointer du doigt le contraste entre ce bilan carbone et les initiatives vertes du géant américain du café.

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La chaîne était semble-t-il prête à tout pour faire de l’ancien patron de Chipotle son nouveau « CEO ». Comme le remarque la BBC, les termes de l’offre d’emploi adressée à l’homme d’affaires de 50 ans stipulent en effet que celui-ci ne sera pas « obligé de déménager au siège de la société », mais devra tout de même « faire le trajet entre sa résidence et le siège de la société ». Un avion privé sera mis à sa disposition pour ce déplacement. Or Brian Niccol habite au sud de Los Angeles.

Si le document ne précise pas à quelle fréquence il devra utiliser l’avion d’affaires de l’entreprise, cela devra se faire « dans la mesure où cela est nécessaire à l’exercice de (ses) fonctions et de (ses) responsabilités ». Starbucks a mis en place en 2023 un fonctionnement hybride où les employés doivent être présents dans l’entreprise au moins trois jours par semaine.

En sera-t-il de même pour Brian Niccol ? L’entreprise a en tout cas prévu d’installer un petit bureau en Californie pour permettre au patron de travailler à distance lorsqu’il n’est pas à Seattle.

Le greenwashing de Starbucks dénoncé

Mais peu importe la fréquence du vol, le principe même de ce « supertrajet » de plus de 1 500 km est une aberration pour certains. De nombreux internautes ont dénoncé une décision complètement déconnectée de la crise climatique actuelle. « Autant dire que vous n’avez pas à vous soucier de votre propre empreinte carbone… », déplore une utilisatrice en soulignant la culpabilité de certains face à leur bilan carbone. Pour d’autres, c’est une raison de plus de boycotter le « café brûlé » de Starbucks, et de se tourner vers des enseignes locales.

« Et tu penses pouvoir sauver la planète avec des gobelets et des pailles en papier », écrit encore un utilisateur de X, accompagnant son message de plusieurs émojis « clowns » pour souligner le ridicule de la situation, alors que l’entreprise se dit sur son site « engagée à (...) donner plus que ce qu’elle ne prend sur la planète » et met en avant ses projets de recyclage et de contenants réutilisables.

En plus de l’aspect environnemental, beaucoup d’internautes critiquent aussi le prix d’un tel trajet, qui pourrait être utilisé pour mieux payer les employés selon certains. « Ces personnes ne vivent pas dans le vrai monde, et nous sommes forcés de l’accepter », s’insurge un utilisateur de X.

Contacté par plusieurs médias, Starbucks ne s’est pas encore exprimé sur cette polémique.

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