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Brexit: Londres et Bruxelles d'accord pour intensifier les négociations

BREXIT: LONDRES ET BRUXELLES D'ACCORD POUR INTENSIFIER LES NÉGOCIATIONS

par William James et Philip Blenkinsop

LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne et l'Union européenne sont convenues lundi d'intensifier leurs négociations sur leur future relation en abordant notamment les aspects juridiques d'un éventuel accord, une avancée saluée par Londres qui avait indiqué la semaine dernière que les discussions étaient terminées après des semaines d'impasse.

Après un week-end au cours duquel les deux camps se sont mutuellement rejeté la responsabilité d'un éventuel échec des négociations, Michel Barnier, le principal négociateur de l'UE sur le Brexit, et son homologue britannique, David Frost, ont accepté de travailler sur des textes juridiques - une demande de Londres - afin de relancer les pourparlers.

Les deux camps ont parlé d'une journée "constructive".

A un peu plus de deux mois de la fin de la période de transition instaurée après la sortie officielle du Royaume-Uni de l'UE le 31 janvier dernier, ces négociations doivent permettre d'éviter un "saut dans le vide" à compter du 1er janvier prochain, redouté par les milieux économiques.

Dans une déclaration au Parlement, le ministre d'Etat britannique, Michael Gove, s'est félicité des initiatives prises par Michel Barnier lors de son entretien lundi avec David Frost, y voyant une étape constructive vers un éventuel accord.

"Mon collègue David Frost a discuté avec Michel Barnier et je crois qu'il a accepté à la fois l'intensification des discussions mais aussi de travailler sur des textes juridiques", a-t-il dit.

"Il y a eu une démarche constructive de la part de l'Union européenne et (...) je préfère regarder vers l'avenir avec optimisme plutôt que nécessairement regarder en arrière avec colère."

Michel Barnier, pour sa part, a écrit sur Twitter: "Je viens de parler à David Frost (...) J'ai confirmé que l'UE restait disponible pour intensifier les discussions à Londres cette semaine, sur tous les sujets, et sur la base de textes juridiques."

LES DEMANDES BRITANNIQUES INCHANGÉES

Cette reprise des discussions survient alors que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, avait déclaré vendredi qu'il était temps de se préparer à une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord négocié à moins d'un changement radical de la position du bloc.

S'adressant au Parlement, Michael Gove a répété au début de son discours que l'UE devait changer d'approche dans les négociations avec la Grande-Bretagne.

Les négociations entre Londres et Bruxelles butent essentiellement sur la pêche, les règles de libre concurrence et les questions de gouvernance, notamment les mécanismes de règlement des litiges.

Un "no-deal" ferait peser des incertitudes sur 900 milliards de dollars (768 milliards d'euros) d'échanges commerciaux annuels.

"Nous devons contrôler nos propres frontières, nos zones de pêche, nous devons établir nos propres lois; nous devons être libres de prospérer en tant que nation de libre-échange indépendante, embrassant les libertés qui en découlent", a déclaré Michael Gove au Parlement.

Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne, a répété lundi que l'UE souhaitait toujours un accord commercial avec la Grande-Bretagne mais pas à n'importe quel prix.

"L'Union européenne est prête à travailler jusqu'à la dernière minute à la recherche d'un bon accord pour les deux parties", a-t-il déclaré à l'issue d'un entretien avec Michael Gove à Londres. "Il doit s'agir d'un accord équitable pour les deux parties - nous n'allons pas signer un accord à tout prix."

(Guy Faulconbridge, version française Jean-Stéphane Brosse et Jean-Philippe Lefief et Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)