Brexit: Pas de percée annoncée jeudi selon les négociateurs

Les négociateurs britanniques et européens n'annonceront pas d'avancée majeure jeudi à l'occasion de leur compte rendu de la première session de négociations sur le Brexit qui s'est tenue à Bruxelles. /Photo prise le 17 juillet 2017/REUTERS/Yves Herman

par Alastair Macdonald BRUXELLES (Reuters) - Les négociateurs britanniques et européens n'annonceront pas d'avancée majeure jeudi à l'occasion de leur compte rendu de la première session de négociations sur le Brexit qui s'est tenue à Bruxelles, apprend-on mercredi de source autorisée. "Constructives", "polies", "un bon départ" étaient les commentaires les plus entendus chez ceux qui participent depuis lundi aux discussions sur les modalités de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Des deux côtés, des désaccords profonds demeurent, par exemple sur ce que doit verser le Royaume-Uni à l'UE pour solde de tout compte et sur le rôle des juridictions de l'UE pour les ressortissants de l'UE après le Brexit. David Davis, le ministre britannique chargé du Brexit, doit encore discuter jeudi matin avec le négociateur en chef pour l'Union européenne Michel Barnier. Les deux doivent donner une conférence de presse commune sur le résultat de cette première session. Au total, environ 150 spécialistes ont participé à ces quatre jours d'entrée en matière : 98 pour l'équipe venue de Londres, appuyés par des diplomates britanniques basés à Bruxelles, et 40 pour l'équipe de Michel Barnier, soutenus par d'autres représentanst de l'UE. Selon les participants, chaque camp, à défaut d'être d'accord, est parvenu à une meilleure compréhension des arguments de l'autre, Trois autres semaines de ce genre sont prévues d'ici octobre. Les négociateurs devront persuader les chefs d'Etat et de gouvernement des 27 Etats restant dans l'UE que "des progrès suffisants" ont été faits sur les points clés du divorce pour que les négociations plus larges sur la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l'UE puissent s'enclencher. "WE WANT OUR MONEY BACK" Sur la question-clé de ce que doit payer le Royaume-Uni - plusieurs dizaine de milliards d'euros selon l'UE - les négociateurs britanniques ont demandé plus de précisions sur les calculs de Bruxelles, mais, pour l'instant n'ont pas présenté de contre-proposition. Le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a estimé mercredi que la Grande-Bretagne devait régler ce qu'elle doit encore aux budgets communautaires avant toute discussion sur l'avenir de ses relations avec l'Union européenne. "We want our money back" ("Rendez-nous notre argent"), a-t-il déclaré devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, reprenant les propos adressés par Margaret Thatcher à l'Union européenne quand elle était Première ministre. Aucun des deux camps ne pense arriver à se mettre d'accord sur un montant d'ici octobre mais tous deux espèrent s'entendre sur les grands principes qui permettront de calculer le fameux chiffre. Sur la question du droit des expatriés britanniques et européens vivant d'un côté ou de l'autre de la nouvelle frontière entre l'UE et le Royaume-Uni, il y a des zones d'accord pour donner aux 4,5 millions de personnes dans cette situation des droits similaires à ceux dont elles disposent aujourd'hui. Mais la demande de l'UE que ces droits, pour les trois millions de ses ressortissants qui vivent au Royaume-Uni, ainsi que le traité de sortie de l'UE dans son ensemble, soient supervisés par la Cour européenne de Justice reste une "ligne rouge" infranchissable pour les négociateurs britanniques. L'harmonie a été plus grande sur les discussions sur l'avenir de l'Irlande du Nord. Les deux parties sont d'accord pour dire que la nouvelle frontière entre l'UE et le Royaume-Uni ne doit pas perturber la paix dans la province britannique. Des solutions concrètes pour administrer la frontière ne sont pas prévues avant octobre car cela dépendra en grande partie du genre d'accord commercial qui sera conclu entre le Royaume-Uni et l'UE. (Danielle Rouquié pour le service français)