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Brexit : Madrid menace de mettre son “veto” à l’accord

Après les débats autour de la frontière nord-irlandaise, le sort de Gibraltar peut-il à présent faire échouer les chances d’un accord sur le Brexit ?

Le gouvernement espagnol a fait savoir jeudi, à plusieurs reprises, qu’il ne soutiendrait pas dimanche le traité sur le Brexit si le texte ne s’engageait pas à ce que l’avenir de Gibraltar fasse obligatoirement l’objet d’une négociation directe avec Londres, rapporte le quotidien espagnol El Mundo.

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, réclame depuis plusieurs jours que ce principe figure noir sur blanc dans l’accord de sortie du Royaume-Uni de l’UE, comme dans la déclaration politique sur les futures relations entre Londres et Bruxelles que les dirigeants européens doivent adopter dimanche. Cette idée ne séduit guère ses partenaires européens, qui soupçonnent Sánchez de se livrer à une manœuvre politique pour asseoir son autorité avant les élections régionales en Andalousie.

“La marge de négociation est épuisée”

Jeudi, le secrétaire d’État à l’Union européenne, Marco Aguiriano, a été jusqu’à accuser Londres de “trahison”, rapporte La Vanguardia. L’Espagne reproche au Royaume-Uni d’avoir introduit dans l’accord de retrait une clause garantissant que Gibraltar soit couvert par un futur accord commercial négocié avec Bruxelles.

Cette “escalade verbale sur le futur de Gibraltar” entre le Royaume-Uni et l’Espagne “risque de faire dérailler” le projet d’accord de Theresa May, estime The Guardian.

Jeudi soir, avant que le chef du gouvernement espagnol ne s’envole pour Cuba, la Première ministre britannique a tenté de dialoguer avec son homologue espagnol, sans succès. “Après ma conversation avec Theresa May, nos positions restent éloignées”, a tweeté Pedro Sánchez au moment d’arriver à La Havane, et “s’il n’y a pas de changement, nous mettrons notre veto au Brexit”, a-t-il réitéré. Ce nouvel “avertissement acquiert un caractère d’opposition plus marqué car la marge de négociation avant la réunion des chefs d’État et de gouvernement à Bruxelles est épuisée”, a noté jeudi soir le quotidien espagnol El País.

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