Brexit : Londres relativise le contenu du document qui a fuité

Boris Johnson et son gouvernement tentent de minimiser le contenu d'un rapport qui a fuité dimanche et qui prédit de probables pénuries au Royaume-Uni en cas de Brexit sans accord. La fuite du document est intervenue au moment où le premier ministre britannique s'apprête à voyager pour rencontrer des dirigeants européens. Il doit rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel mercredi à Berlin et le président français Emmanuel Macron jeudi à Paris. Puis il sera du 24 au 26 août à Biarritz pour le sommet du G7 où il s'entretiendra notamment avec le président américain Donald Trump, avec lequel il espère conclure un accord de libre-échange ambitieux après le Brexit. Boris Johnson veut faire pression sur l'UE pour obtenir un nouvel accord en agitant la menace, de plus en plus imminente, d'un Brexit sans accord alors que Bruxelles refuse jusqu'à présent de rouvrir les négociations. Les révélations du Sunday Times dimanche se sont transformées en pain béni pour ses détracteurs. En cas de Brexit sans accord, le journal britannique a révélé dimanche que le Royaume-Uni serait probablement confronté à une pénurie de denrées alimentaires, d'essence et de médicaments, à des blocages dans les ports ou encore à un retour d'une frontière physique entre les deux Irlande. Le journal se fonde sur un rapport gouvernemental qui a fuité. "Les documents présentent les plus probables conséquences d'un Brexit sans accord et non les pires scénarios" , a-t-il souligné. Ce qu'a réfuté Michael Gove, bras droit du gouvernement, assurant sur Twitter que ces documents décrivaient "le pire scénario" et que "des mesures très significatives ont été prises ces trois dernières semaines pour accélérer les préparations du Brexit" . Des mesures insuffisantes à en croire la centaine de parlementaires britanniques qui a publié dimanche une lettre dans laquelle ils appellent Boris Johnson à convoquer immédiatement le Parlement, actuellement en vacances, pour qu'il siège en permanence jusqu'au 31 octobre. "Notre pays est au bord d'une crise économique alors que nous nous dirigeons vers un Brexit sans accord" , écrivent ces parlementaires qui veulent empêcher un tel scénario. "Nous sommes devant une urgence nationale, et le Parlement doit être convoqué immédiatement" .