Brexit: La question de l'union douanière divise outre-Manche

Le ministre britannique en charge du Brexit, David Davis, a dit s'attendre mercredi à ce que le Parlement approuve la position du gouvernement en faveur d'un retrait de l'union douanière lors d'un vote qui pourrait intervenir dès le début du mois prochain. /Photo prise le 24 avril 2018/REUTERS/Henry Nicholls

LONDRES (Reuters) - Le ministre britannique en charge du Brexit, David Davis, a dit s'attendre mercredi à ce que le Parlement approuve la position du gouvernement en faveur d'un retrait de l'union douanière lors d'un vote qui pourrait intervenir dès le début du mois prochain.

La question du maintien de l'union douanière avec l'Union européenne est devenue ces derniers jours outre-Manche l'un des principaux points de dissension dans le débat sur la sortie du Royaume-Uni de l'UE, en mars 2019.

Le gouvernement de Theresa May a subi il y a une semaine un sérieux revers devant la chambre des Lords, qui a adopté un amendement obligeant l'exécutif à rendre compte d'ici octobre de ses efforts visant à maintenir une union douanière avec l'UE, alors que la Première ministre plaide au contraire pour l'abandon de cette union, afin de conclure plus facilement des traités commerciaux avec des pays tiers.

Si le Royaume-Uni reste dans l'union douanière, il lui sera en revanche plus facile de commercer avec l'UE et d'éviter le rétablissement de contrôles frontaliers entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.

L'UE insiste régulièrement sur ces avantages. "Une union douanière changerait la dynamique entre la Grande-Bretagne et l'UE. Cela montrerait que les Britanniques veulent vraiment rester proches de l'Europe", dit-on de source diplomatique à Bruxelles. "S'ils faisaient ça, je pense que l'UE serait tout à fait à l'écoute."

Le sujet de l'union douanière divise jusqu'au sein du parti conservateur britannique.

"Le gouvernement respecte toujours le Parlement mais je m'attends à ce que la position du gouvernement soit confirmée", a dit David Davis mercredi devant une commission parlementaire.

Le ministre du Brexit a également dit s'attendre à ce que l'UE finisse par accepter un accord de libre-échange avec les Britanniques, écartant l'hypothèse d'un Brexit sans accord et jugeant peu probable une "complète absence de résultat".

La question de la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord pourrait bien ne pas trouver de solution lors du départ du Royaume-Uni en 2019, a ajouté David Davis, mais la question ne devra pas être réglée avant la fin de la période de transition post-Brexit, jusqu'à fin 2020, puisque le Royaume-Uni appartiendra toujours dans l'intervalle à l'union douanière et au marché unique.

(Andrew MacAskill, Elizabeth Piper, avec Gabriela Baczynska à Bruxelles; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)