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Brexit: "Plus que quelques jours" pour un accord, prévient Barnier

BREXIT: "PLUS QUE QUELQUES JOURS" POUR UN ACCORD, PRÉVIENT BARNIER

par Gabriela Baczynska et Guy Faulconbridge

BRUXELLES/LONDRES (Reuters) - Les Européens et les Britanniques n'ont "plus que quelques jours" pour conclure un accord sur l'après-Brexit, a averti vendredi le négociateur en chef de l'Union européenne Michel Barnier, qui doit reprendre dans la soirée les discussions avec son homologue britannique David Frost.

"Je me rendrai ce soir à Londres pour continuer les discussions", a déclaré Michel Barnier en anglais sur son compte Twitter. "Conformément aux règles belges, mon équipe et moi ne sommes plus en quarantaine. Les négociations physiques peuvent se poursuivre."

Les négociations avaient lieu à distance depuis une semaine après la découverte d'un cas de COVID-19 au sein de la délégation de l'UE. La période de quarantaine est fixée à sept jours par les autorités belges.

Vendredi lors d'une réunion à huis clos avec les ambassadeurs des pays membres, Michel Barnier s'est dit incapable de prédire si un accord commercial avec le Royaume-Uni pourrait être conclu dans les délais, a dit une source proche des discussions.

Le tableau présenté par le négociateur en chef de l'UE n'était pas "particulièrement brillant", a déclaré un diplomate.

Une source proche des négociations a indiqué que les discussions avaient été "difficiles" récemment.

"Les mêmes divergences significatives perdurent", a constaté pour sa part Michel Barnier sur Twitter.

Un diplomate européen présent lors du briefing à huis clos a déclaré que le fossé restait profond sur la question des règles de concurrence, de la pêche et de la gouvernance, les trois dossiers sur lesquels s'écharpent depuis des semaines les négociateurs des deux camps.

"Si Londres ne prend pas rapidement les décisions nécessaires, il sera quasiment impossible de parvenir à un accord. Le temps file rapidement. Il n'y a plus que quelques jours pour négocier", a dit ce diplomate, reprenant les grandes lignes du compte rendu de Michel Barnier.

Même son de cloche au Royaume-Uni où le Premier ministre Boris Johnson a renvoyé la balle dans le camp européen. "Clairement, il y a toujours des divergences importantes à surmonter mais nous y travaillons", a déclaré le chef du gouvernement britannique vendredi à des journalistes.

"La probabilité d'un accord dépendra beaucoup de nos amis et partenaires de l'UE. On pourra arriver à un accord s'ils en veulent un", a-t-il ajouté.

Le Royaume-Uni a officiellement quitté l'UE le 31 janvier dernier mais reste soumis aux règles communautaires pendant une transition qui court jusqu'au 31 décembre, le temps pour les deux parties de se mettre d'accord sur le cadre de leurs relations post-Brexit, notamment en matière de commerce, de règlement de leurs litiges et de partage des droits de pêche.

(Gabriela Baczynska, Guy Faulconbridge; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)