Brexit: Barnier se dit "déterminé" à obtenir un accord mais restera "ferme"

BREXIT: BARNIER SE DIT "DÉTERMINÉ" À OBTENIR UN ACCORD MAIS RESTERA "FERME"

LONDRES (Reuters) - L'Union Européenne (UE) est déterminée à réussir un accord sur ses relations commerciales avec le Royaume-Uni mais restera ferme et réaliste dans ses rapports avec Londres après la décision du Premier ministre Boris Johnson de rompre l'accord de séparation, a déclaré mercredi le négociateur en chef des Européens sur le Brexit, Michel Barnier.

Le Royaume-Uni a quitté l'Union Européenne en janvier mais reste de fait un membre jusqu'à la fin de l'année, date à laquelle il espère avoir obtenu un accord de libre-commerce avec le bloc.

Les discussions achoppent notamment sur le sujet des aides d'État, de la pêche et du flux de marchandises avec l'Irlande du Nord qui, selon le traité de séparation de 2020, restera plus proche de l'UE que le reste du Royaume-Uni.

À son arrivée à Londres avant de participer à des discussions informelles, Michel Barnier a dit à Reuters être optimiste sur la possibilité d'arriver à un accord: "Je suis déterminé."

"Nous restons calmes, respectueux, réalistes et fermes," a-t-il dit, refusant de commenter le projet très controversé de loi sur le marché intérieur britannique.

Le gouvernement britannique a plongé les négociations avec les Européens dans une nouvelle tourmente en exposant le 9 septembre un projet de loi sur le marché intérieur qui lui permettrait de déroger à certaines clauses de l'accord de divorce conclu avec l'Union européenne et ratifié au début de l'année par les deux parties.

Le projet de loi britannique, toujours en examen au Parlement de Westminster, vise notamment le protocole portant sur la question de l'Irlande du Nord, seule entité du Royaume-Uni appelée à partager une frontière terrestre avec un Etat membre de l'UE, où le rétablissement de contrôles mettrait en danger les accords de paix nord-irlandais de 1998.

NOUVEAU CYCLE DE DISCUSSIONS

Un échec des discussions entre Londres et Bruxelles génèrerait des incertitudes sur le commerce de tout un éventail de produits, allant des pièces automobiles jusqu'aux fruits de mer en passant par les données numériques et le whisky écossais.

Une telle situation serait aussi susceptible de jeter le trouble sur les marchés financiers déjà inquiets d'une deuxième vague d'épidémie de coronavirus en Europe.

De son côté, le Royaume-Uni a indiqué qu'il s'efforçait d'obtenir un accord tout en maintenant sa position selon laquelle tout accord devra respecter la souveraineté du pays.

Selon l'UE, en raison de la proximité du Royaume-Uni avec le bloc européen, Londres doit accepter des règles du jeu équitables consistant dans des garanties de concurrence loyale.

Les deux parties se retrouveront la semaine prochaine pour un nouveau cycle de discussions formelles à Bruxelles, avant de participer à un sommet du Conseil européen les 1er et 2 octobre dont le but sera d'évaluer les progrès accomplis jusqu'ici et de décider si le bloc doit passer à la préparation d'un non-accord.

(Guy Faulconbridge, version française Flora Gomez, édité par Blandine Hénault)