Brevet obligatoire dès 2027, "groupes de besoin": les mesures de l'acte 2 du "choc des savoirs"

La ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet présentera ce mardi 12 novembre la poursuite des mesures pour relever le niveau au collège principalement, mais aussi à l'école primaire et au lycée.

Objectif de celles-ci: un renforcement de l'exigence de manière graduée au collège, avec plus d'accompagnement vers le brevet des collèges.

"Il va s'agir de mettre en place tous les dispositifs à notre disposition" "pour accompagner nos élèves vers la réussite", avait expliqué Anne Genetet le 31 octobre, souhaitant "étendre" ce dispositif à tous les collégiens.

• Le brevet obligatoire pour passer en seconde à partir de 2027

Dans trois ans, le diplôme du brevet sera notamment obligatoire pour passer en seconde à la rentrée 2027, soit les élèves qui sont actuellement en 5e. Son obtention sera d'ailleurs plus difficile à compter de l'année prochaine - soit à la session 2026 pour les élèves aujourd'hui en 4e - puisqu'au lieu d'une répartition moitié-moitié entre l'épreuve finale et le contrôle continu , le ministère imposera une répartition 60% pour l'épreuve finale 40 % pour le contrôle continu.

En outre, ce dernier ne sera plus composé par l'évaluation du  domaine de compétence - jugée très favorable pour l'élève - mais par des notes de l'année.

Dans le cas où un élève n'obtient pas le brevet des collèges, il ne passera donc plus directement en classe de seconde mais sera redirigé soit sur un CAP soit en prépa seconde au lycée avec, à terme, 25.000 élève en prépa. Au cours de la session de cette année (2024), 13% des candidats n'ont pas eu le diplôme national du brevet.

• "Groupes de besoin" pour les élèves de 4e et 3e

Pour l'accompagnement renforcé, il y aura pour tous les élèves de 4e et 3e une heure en "groupes de besoin" par semaine, en alternance français ou mathématiques, afin de mieux se préparer au brevet. Anne Genetet vient ici étoffer la mesure prise à l'époque par Gabriel Attal pour les élèves de 6e et 5e alors que son déploiement est loin d'être généralisé.

"Nous avons tout le collège qu'il faut emporter vers la réussite au brevet", avait déclaré la ministre fin octobre, souhaitant alors "donner" aux professeurs "les moyens de pouvoir résoudre ces soucis d'hétérogénéité."

Entre 2023 et 2024, les résultats des évaluations nationales en 4e sont stables en mathématiques et en "recul" en français, des résultats considérés comme "inquiétants" par le ministère.

De plus, la moitié des élèves de 4e et 3e - soit 800.000 - se verront proposer au moins une heure de temps d'étude pour réaliser leur devoir et les enseignants qui assureront ces heures seront rémunérés avec le pacte.

Les groupes de besoin en 6e et 5e, français comme mathématiques, sont quant à eux maintenus sur la totalité de l'horaire. Enfin le nombre de stages de réussite proposés pendant les vacances scolaires aux élèves vont doubler, passant à 22.000 stages.

• Une épreuve anticipée de mathématiques en première

Au lycée, l'Éducation nationale veut insister sur le retour en force des mathématiques avec une épreuve anticipée qui sera imposée dès 2026 à tous les élèves de première sur le modèle des épreuves de français. Le coefficient de cette épreuve doit toutefois être défini.

Des moyens humains sont également annoncés avec l'ajout de 150 CPE (conseiller principal d'éducation) et 600 postes d'assistants d'éducation (surveillants) dans les établissements en ayant le plus besoin.

Le primaire va quant à lui avoir un tout nouveau programme comprenant des repères annuels pour les élèves du cycle 3 qui regroupe le CM1, le CM2 et la première année du collège qu'est la 6e.

Enfin l'État va financer l'achat de manuels scolaires labellisés pour tous les établissements classés REP (réseau d'éducation prioritaire) et REP+.

Article original publié sur BFMTV.com