En Bretagne, le tsunami d'algues vertes fait désordre

Dans la baie de Saint-Brieuc, la marée verte n'a jamais été aussi massive et précoce. Le phénomène semble avoir été géré de façon hasardeuse par les collectivités.

La quantité d'algues vertes échouées dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) a été historique ces dernières semaines. Les conditions météorologiques hivernales et printanières ont favorisé une prolifération exceptionnelle assez mal gérée. "On a fait face à un tsunami", soupire Jean-Yves Le Guern, responsable de l'usine de valorisation organique de Lantic, qui traite les algues vertes de la baie briochine. Incapable de faire face, cette dernière a fermé ses portes le 3 juillet. À Lantic, on sèche les algues vertes afin qu'elles ne libèrent pas d'hydrogène sulfuré, ce gaz toxique mis en cause dans plusieurs morts, humaines et animales, ces dernières années. En quelques semaines et bien plus tôt qu'habituellement, l'usine a dû engranger plus de 8.000 tonnes d'algues, soit la quantité totale de l'an passé.

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Une odeur pestilentielle s'est vite dégagée du bâtiment, à tel point que les riverains ont menacé de le bloquer. "J'ai dû fermer, les conditions de sécurité n'étaient plus réunies, s'agace Thierry Burlot, président du syndicat Kerval, qui gère l'usine. Les algues étaient pleines de vase, j'ai des milliers de mètres cubes de jus toxique. Je n'ai pas compris s'ils ramassaient différemment cette année, mais j'ai dit aux collectivités : 'Débrouillez-vous'."

Séchage sous la pluie

Vérification faite, la façon de collecter n'a pas changé. Elle n'a d'ailleurs pas évolué depuis des décennies. "C'est le problème, on a les mêmes moye...


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