En Bretagne après la tempête Ciaran, Emmanuel Macron interpellé sur son « inaction climatique »
POLITIQUE - « J’ai peur de l’avenir avec vous. » En marge d’un déplacement à Plougastel-Daoulas (Finistère) pour constater les dégâts de la tempête Ciaran, ce vendredi 3 novembre, le président de la République Emmanuel Macron a été interpellé par un jeune homme sur son « inaction climatique ».
Alors qu’il échangeait avec des habitants, le chef de l’État s’est retrouvé face à un jeune homme, bras croisés et très dubitatif vis-à-vis de la politique environnementale menée par le président de la République. « Merci pour le futur que vous nous proposez, avec votre inaction climatique », lance le garçon, avant d’interroger : « Vous êtes venu comment à Plougastel s’il vous plaît ? ». « En avion », répond Emmanuel Macron. « Bah merci, merci de prendre l’avion, merci pour mon futur, pour mes enfants », tacle le jeune homme.
💬 "Merci pour le futur que vous nous proposez avec votre inaction climatique"
➡ Un jeune homme interpelle Emmanuel Macron dans le Finistère pic.twitter.com/HKoW7ura1g— BFMTV (@BFMTV) November 3, 2023
Ce n’est pas la première fois que le président se voit reprocher ses déplacements en avion. En 2018 déjà, l’Élysée évoquait « des impératifs de sécurité et de temps » pour justifier le choix de l’aérien. Ce vendredi 3 novembre, la présidence n’a pas précisé où il avait atterri.
Selon le site de l’Ademe, un voyage en avion entre Le Bourget et l’aéroport de Brest émet 116 kg de CO2 par personne, contre 131 kg en voiture thermique. En train en revanche, la quantité de CO2 émise par personne pour un Paris-Brest varie entre 1,5 kg (en TGV) et 3,9 kg (en Intercités).
Face au président, le jeune garçon a fustigé la « croissance verte (qui) n’existe pas » et plaidé pour une réduction de la consommation. Avant d’ajouter : « Le travail que vous faites… J’ai peur de l’avenir avec vous ».
Macron dénonce « des propos excessifs »
« Je trouve que vous avez beaucoup de certitudes à votre âge ! », a répliqué Emmanuel Macron, avant de l’inviter à « se documenter, regarder (...) le très gros travail de planification qui a été fait » et à consulter les sites gouvernementaux.
« Ce n’est pas facile mais il faut sortir du face-à-face. S’il y a des gens comme vous qui disent “vous ne faites rien” et, de l’autre côté, des gens qui disent “moi je ne veux pas changer, ce que vous me demandez, c’est trop’ ”, on va rester dans le face-à-face. (...) On va tous aller vers un changement, mais il faut qu’on se mette en situation (de se dire) que c’est possible, qu’il y a un avenir tout à fait possible. Il faut changer les habitudes, continuer l’innovation, il ne faut pas être dans le pessimisme, car il mène à l’inaction », a conclu le président de la République.
Revenant sur cet échange quelques minutes plus tard devant la presse, le chef de l’État a jugé en souriant les reproches qui lui ont été faits « très excessifs et sans argument » avant de défendre son action.
« Je suis aussi ambitieux sur le climat, il y a des gens qui peuvent l’être plus et d’autres qui le sont moins. Mais nous sommes un pays où le CO2 émis par habitant est l’un des plus faibles d’Europe (...). Nous, nous continuons les efforts. On ne lâche pas », insiste-t-il en mettant en avant son plan de planification énergétique.
Le 25 septembre 2023, Emmanuel Macron a présenté un vaste plan destiné à baisser les émissions de gaz à effet de serre de 55 % à l’horizon 2030 par rapport à 1990. Parmi les annonces, la construction de 13 RER métropolitains, d’« un million de pompes à chaleur » par an dans le pays d’ici 2027 et des promesses pour « reprendre le contrôle des prix de l’électricité ».
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