En Bretagne, à Carhaix, on a suivi la révolte des habitants pour sauver les urgences de l’hôpital
HÔPITAL - La crise de l’hôpital public provoquera-t-elle une révolte de la France rurale ? Le 22 avril, ils étaient 2000 manifestants dans la petite ville de Feurs (Loire). Puis 6000 à Langres (Haute-Marne), le 23 septembre dernier. Une semaine plus tard, des centaines de personnes ont cette fois-ci manifesté, ce samedi 30 septembre, devant la préfecture du Finistère à Quimper, pour dénoncer un accès limité aux urgences de l’hôpital de Carhaix depuis cet été.
Chaque fois, ces manifestations importantes prennent place dans des villes de taille modeste pour dénoncer un accès aux soins qui se détériore, particulièrement hors des grands centres urbains. À Carhaix, 7300 habitants, la population et les soignants regrettent que le service des urgences fonctionne dorénavant avec une régulation en soirée et pendant la nuit, entre 18H30 et 8H du matin. Il faut alors contacter le 15 qui peut faire venir une équipe d’urgence mais peut aussi orienter le patient vers un autre hôpital de la région, souvent à près d’une heure de route.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi la mobilisation bretonne sur le terrain. À notre micro, les habitants de Carhaix expliquent pourquoi l’accès aux soins est devenu est devenu une préoccupation majeure dans leur commune, et plus globalement dans le centre de la Bretagne. D’abord dans une ambiance bon enfant, la manifestation a tourné court après des tensions entre manifestants et forces de l’ordre, ces derniers ripostant avec des gaz lacrymogènes.
Le préfet s’engage pour un retour à la normale... sans date
Seize élus, dont le maire de Carhaix Christian Troadec (DVG) ont été reçus par le préfet du Finistère, Alain Espinasse. Ces élus ont voulu « rappeler l’engagement que Étatat avait pris au mois d’août de faire en sorte qu’on retrouve un système normal », a-t-il décla. . « Nous sommes très déçus », faute d’une date pour un retour à la normale, a déploré Christian Troadec. « Le constat on lconnaîtit, les gens ne peuvent pas se soigner, ce que l’on veutceux sont des solutions », a renchéri Matthieu Guillemot, du comité de vigilance Urgences Carhaix, après la manifestation.
« On ne considère pas cette situation comme normale », a assuré le préfet Alain Espinasse lors d’un point-presse. Il a expliqué que la régulation des urgences de Carhaix la nuit s’explique par le manque d’un médecin urgentiste. « On s’emploie à trouver un médecin », a-t-il poursuivi, afin de revenir à « un retour à la normale le plus vite possible », mais sans pouvoir s’engager sur une date précise. Dans un communiqué, l’Agence régionale de santé évoque elle « un déficit de 11 médecins au sein de l’équipe médicale commune des urgences du CHU Brest-Carhaix ».
« Réguler un service d’urgence ne veut pas dire fermeture des urgences », expliquaient le CHU de Brest et l’Agence régionale de santé (ARS) dans un communiqué commun publié jeudi. Mi-septembre, des manifestants avaient occupé pendant quelques heures les locaux de la délégation départementale de l’Agence régionale de santé (ARS) avec les mêmes revendications.
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