Brest-PSG: "Manque de classe" ou chambrage "bon enfant"? Les Brestois divisés sur le comportement de Mbappé
Rarement Kylian Mbappé n’avait semblé aussi agacé dans un stade. Si bien qu’après avoir inscrit le but qui allait offrir la victoire (3-2) à son équipe, sur le terrain de Brest, l’attaquant du Paris Saint-Germain s’est tourné ce dimanche 29 octobre en direction du public pour lui intimer de se taire, déclenchant une réaction immédiate des supporters qui l'ont aussitôt pris en grippe. La raison ? Des insultes descendaient des tribunes depuis plusieurs minutes, lesquelles ne le visaient pas personnellement, mais ciblaient son coéquipier et ami, le latéral marocain Achraf Hakimi. Ce que le prodige de Bondy a confirmé sur Twitter après la rencontre. Le public de Francis-Le Blé s’en est pris à l’ancien joueur du Real Madrid et de l’Inter, le qualifiant de "violeur" (Hakimi est mis en examen pour viol mais n'a pas été jugé, NDLR).
A un confrère qui estimait qu’un capitaine de l’équipe de France ne devrait pas se comporter ainsi, quelles qu’aient pu être les raisons de son courroux, Kylian Mbappé a offert une réponse cinglante sur Twitter: "J’aurais même dû chanter avec eux quand ils insultaient mon coéquipier. Certains n'ont vraiment jamais mis un pied sur un terrain de football, peu importe le niveau…", a tonné la star du PSG.
Très commentée après la rencontre, l'attitude de Kylian Mbappé divise même le vestiaire du Stade Brestois. Le défenseur Brendan Chardonnet a estimé en zone mixte que le champion du monde 2018 n’avait pas dépassé les limites, là où Hugo Magnetti a au contraire jugé que le Parisien avait "manqué de classe". Leur entraîneur Eric Roy était d’ailleurs plutôt de cet avis: "Je suis un peu surpris un peu. Je trouve que c’est ridicule. Il devrait tellement être au-dessus de tout, ça ternit l’image de ce match."
Magnetti promet une réponse au Parc
Brendan Chardonnet tenait cependant à dédramatiser la portée de l’incident, somme toute assez courant sur un terrain de football, à plus forte raison lorsqu'on le remet dans le contexte d'une atmosphère qui se tend en raison de l’enjeu. Mené 2-0, le Stade Brestois est revenu au score et a eu les occasions de passer devant, avant que l'arbitre n'accorde un penalty au Paris Saint-Germain dans le money-time de cette rencontre spectaculaire.
"Le public chambre le joueur, le joueur chambre le public, ça fait partie du jeu", a relativisé Chardonnet avec sa bonhommie habituelle.
"Ce sont les émotions que les supporters veulent, que les joueurs veulent, un peu de palpitant, rien de fou, c’est bon enfant. Si on peut avoir la possibilité de faire la même chose au retour… C’est comme ça, ça ne me gêne pas, tant que ça ne va pas plus loin que du chambrage. Il y a eu un peu de rififi, mais rien de bien méchant. C’est un homme comme tout le monde. Il a des émotions comme tout le monde, il a le droit de le faire. S’il sent qu’il doit le faire, qu’il le fasse, pour moi, ce n’est pas un problème, peut-être que d'autres ont une autre vision mais pour moi ce n’est pas un problème."
Son coéquipier Hugo Magnetti n’était pas de cet avis et en a même rajouté une couche sur le chambrage, promettant un match retour épicé au Parc des Princes: "J’espère pour eux qu’ils feront ça contre le Bayern ou le Real, j’espère pour eux qu’ils auront le courage de le faire", a-t-il asséné, le sourire aux lèvres, ajoutant que l’attitude de Mbappé ne serait pas oubliée, et même utilisée comme un levier de motivation pour le match retour: "Cela va rester dans nos têtes, on aura à coeur de montrer que ces petits gestes-là… on va essayer de faire les mêmes au retour."