Brest: le maire François Cuillandre condamné à une amende pour recel d'abus de confiance

"Je reconnais les faits." Le maire PS de Brest, François Cuillandre, jugé dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable, a été condamné jeudi à 10.000 euros d'amende, dont 7.000 avec sursis, pour recel d'abus de confiance, dans l'affaire des indemnités des élus socialistes de la ville.

La présidente du tribunal, Christèle Mirguet, a homologué la procédure "compte-tenu de l'ancienneté des faits", tout en jugeant la partie ferme de la peine "peu élevée".

Dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), ou "plaider-coupable", le prévenu se voit proposer une peine par le procureur s'il reconnaît les faits.

"Je reconnais les faits"

Le maire de Brest était poursuivi dans le cadre de l'affaire "Vivre à Brest", du nom de l'association qui percevait directement les indemnités des élus PS auprès de la trésorerie municipale, avant de les reverser aux élus, dans le cadre d'un système de mutualisation.

L'élu, bien que ne participant pas au système de mutualisation depuis qu'il a été élu maire de Brest en 2002, avait perçu 46.000 euros entre janvier 2007 et novembre 2016, notamment pour des remboursements de frais de campagne ou de cotisations au Parti socialiste, selon l'ordonnance de renvoi en correctionnelle.

Le maire s'était justifié durant l'enquête en disant avoir été un gros contributeur de l'association par le passé et avait estimé normal que l'association lui rembourse des sommes engagées au bénéfice des élus socialistes.

Il avait, en outre, perçu 9.000 euros en avance ou prêts, dont 4.000 euros destinés au financement de l'activité professionnelle de son fils. Mis en examen en octobre 2019, il a toujours nié avoir commis une infraction, jusqu'à l'audience de jeudi.*

"Je reconnais les faits", a-t-il seulement déclaré à la barre en réponse aux questions de la présidente. "Pas de contestation", a-t-il ajouté.

Interrogé à nouveau par l'avocat de l'association Anticor, Me David Rajjou, qui s'étonnait d'une reconnaissance aussi tardive, M. Cuillandre a refusé de répondre.

"Il n'est pas sincère (...) Il reconnaît les faits par opportunité", a estimé Me Rabah Laraba, avocat d'une ancienne élue socialiste partie civile, qui a dénoncé un "traitement de faveur" pour l'élu.

En janvier, la juge d'instruction chargée de l'enquête avait ordonné le renvoi du maire devant une audience correctionnelle classique. Mais le procureur a opté pour une CRPC, une procédure plus rapide.

Article original publié sur BFMTV.com