Bravo Adrien Rabiot : les caprices auront raison de ton avenir en Bleu
Après avoir inconsciemment orchestré son éviction du Mondial en Russie, Adrien Rabiot s’est offert le luxe de se griller définitivement de l’Équipe de France. Après les caprices au PSG, la coupe est pleine.
Aujourd’hui, je m’adresse à toi, Adrien.
Je n’aime pas accabler un joueur déjà frustré, et tu dois l’être. Après une saison éprouvante, tu es déjà privé de voyage en Russie avec l’Équipe de France. Tu étais peut-être touché, mais tu viens de te couler.
À force d’exprimer ton souhait de ne pas évoluer en sentinelle au PSG, Didier Deschamps t’a préféré un profil purement défensif en Équipe de France, où tu avais pourtant toutes tes chances. Et puis tu n’as pas franchement redoublé d’efforts pour te faire une place dans le coeur du sélectionneur. Peut-être que les matches amicaux ne te suffisaient pas. Dommage, tu étais une alternative crédible dans l’entrejeu français. Résultat, pas de Russie.
Mais tu sais, à 23 ans, des Coupes du Monde, tu en as encore quelques-unes à jouer, si tu t’en donnes les moyens. Enfin ça, c’était avant. Avant que tu ne déclines un poste de suppléant pas assez flatteur pour toi. Nous y voilà.
Au PSG, c’est « une place de relayeur ou je m’en vais » ? En Équipe de France, c’est « une place dans le groupe ou je m’en vais » ? Malheureusement, si tu as le crédit de ta jeunesse, tes proches auraient pu avoir l’indulgence de te prévenir : tu viens de te griller pour un bon bout de temps. Le pire, c’est que Deschamps t’avait offert l’opportunité de te ressaisir, de comprendre qu’il était temps d’arrêter avec les caprices.
On peut deviner que tu sois vexé et que tu trouves cette éviction injuste, ok. Avoir l’ambition d’être titulaire et préférer laisser la place à un joueur plus motivé, ça peut se respecter. On peut même entendre que tu n’aies pas envie de poireauter jusqu’au début du Mondial, ok. Mais non, on ne peut pas comprendre que tu décides d’envoyer un tel courrier, qui va bousiller ta carrière internationale.
Parce que quand on fait partie des rares chanceux qui ont l’opportunité de côtoyer de près ou de loin l’élite tricolore, ça ne se refuse pas. Ça s’honore. Parce que quand on n’a encore jamais rien prouvé en sélection et qu’on n’a pas été au niveau, on ne revendique rien : on met les bouchées doubles pour arracher sa place, en attendant que l’opportunité ne se représente.
Tu sais ce qu’a dit Sakho quand il a vu son nom dans cette liste de suppléant ? « Le soldat ne lâche jamais. Et pour moi, c’est une victoire d’être dans la liste des réservistes. J’ai une mentalité de compétiteur. Tant que je n’attendrai pas mon objectif avec l’Équipe de France, je continuerai à bosser ». Sakho, c’est l’homme qui a emmené la France au Brésil, et qui a porté le maillot des Bleus à 28 reprises. Tu n’as connu que 6 sélections Adrien, dont 4 matches amicaux. Tu as encore tout à prouver, tout à donner, tout à apprendre de ces soldats à la mentalité de fer.
Je ne dis pas que tu n’aurais pas mérité d’être dans cette liste, parce que ton talent et ton expérience ne se discutent pas, mais quel joueur qui y figure ne le mérite pas ? Sais-tu seulement que Samuel Umtiti est désormais le titulaire français après avoir entamé l’Euro 2016 dans la peau d’un réserviste ?
Tu fais partie des joueurs français les plus doués de ta génération, et après deux ans à être appelé par ton sélectionneur, la porte n’était pas fermée. Mais tu viens de la claquer. Parce qu’on imagine mal que tu puisses réintégrer le groupe après le Mondial en ayant refusé de te mettre à la disposition de la sélection. Pendant que des milliers d’autres joueurs auraient simplement rêvé de voir un jour leur nom dans cette prestigieuse liste.
Que Rabiot se serve de cette immense claque – méritée – pour d'abord penser collectif avant son petit plaisir. Il avait un boulevard en 6 en club, tant pis. Maintenant, à lui de rebondir.
— Mathieu Faure (@matfaure) May 17, 2018
La vanité te perdra. Et les excuses aussi. C’est sympa de parler du bruit qui te perturbe, du froid qui te dérange, ou des coéquipiers qui doivent être meilleurs, mais l’introspection, c’est bien aussi. Tu l’apprendras peut-être un jour, mais les plus grands joueurs ont eu l’ego de croire en eux, mais l’humilité pour savoir le chemin à parcourir pour progresser. Le tout, en encaissant les coups et en n’oubliant jamais qu’il s’agit d’un sport COLLECTIF.
Je suis déçue, que tu sois indéfendable Adrien. Parce que moi, j’étais frustrée de ta non-sélection. Mais tu prouves à tout l’Hexagone que tu la mérites définitivement.