Des braises sur les flammes de Los Angeles

Climatiques

Un feu d’artifice du Nouvel An est-il à l’origine du Palisades Fire, l’incendie qui est en train de détruire le quartier très huppé de Pacific Palisades ? The Washington Post le suggère. Un équipement défectueux de la Southern California Edison a-t-il déclenché l’Eaton Fire, l’autre mégafeu qui menace Altadena, au nord-est de Los Angeles ? Des habitants en sont convaincus et n’ont pas attendu que les braises refroidissent pour lancer les poursuites contre la compagnie régionale d’électricité, rapporte le Los Angeles Times.

Pacific Palisades, Malibu, Altadena : ces noms reviennent sans cesse dans la chronique des incendies qui ravagent régulièrement la Californie du Sud depuis près d’un siècle. En 1930 déjà, une tempête de feu déferle vers Pacific Palisades depuis Decker Canyon. Impuissants à la ralentir, plus d’un millier de pompiers en sont réduits à prendre la fuite. À Malibu, la ville côtière mitoyenne de Pacific Palisades, la catastrophe est évitée de justesse, uniquement parce que les vents de Santa Ana, venus des déserts de l’Utah et chargés d’air chaud et sec, retombent avant d’atteindre la côte. Depuis, le scénario s’est renouvelé de plus en plus fréquemment, avec chaque fois son lot de victimes et de destructions.

“Malibu est la capitale des feux de forêt en Amérique du Nord et peut-être même dans le monde”, a pu écrire le sociologue Mike Davis, auteur notamment d’une étude au titre provocateur, The Case For Letting Malibu Burn (“Pourquoi il faut laisser Malibu brûler”, reprise dans son livre Ecology of Fear : Los Angeles and the Imagination of Disaster, Verso Books, 1999, non traduit). Il y montre que, dans les mégafeux, l’étincelle initiale a bien moins d’importance que l’environnement dans lequel elle se produit, que la privatisation et l’urbanisation de plus en plus dense de zones entourées par le chaparral, la végétation hautement inflammable qui couvre les collines, ont constitué une erreur capitale. Et que les sommes considérables mobilisées pour tenter de prévenir et combattre les feux ne profitent qu’à la minorité privilégiée qui y habite.

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