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«Les braises étaient déjà présentes quand a éclaté le conflit de 1973»

«Libération» a rencontré trois figures de la fronde Lip. Quarante-cinq ans après, ces pionniers de l’autogestion racontent leur lutte, et jettent un regard bienveillant sur l’avenir de l’entreprise.

On a écrit d’eux qu’ils ont fait «rêver la France», qu’ils ont «mis le monde à l’envers», ou plutôt, qu’ils l’ont «remis à l’endroit» en «dirigeant eux-mêmes leur usine». Nous sommes en juin 1973 et Libération, tout juste créé, s’intéresse à ce qui allait devenir le conflit social le plus emblématique du XXe siècle : la lutte des ouvriers de Lip pour sauver leurs emplois. Créée en 1867 à Besançon (Doubs), la manufacture horlogère, qui emploie alors 1 200 personnes, fait face à la menace d’un dépôt de bilan. Séquestration de l’un des administrateurs, grève, occupation de l’usine du quartier de Palente : les employés sont prêts à tout. Mais s’ils sont restés dans l’histoire, ce n’est pas tant pour la durée de leur combat (plus de trois ans) que pour leur mode d’action aussi inédit qu’audacieux, souvent résumé ainsi : l’autogestion. Les Lip confisquent une grosse partie du stock de montres en guise de moyen de pression, puis s’emparent du matériel de production et fabriquent des tocantes qu’ils vendent pour eux-mêmes. Ils en font un slogan : «C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie.»

«C’est la révolution à Besançon», s’enthousiasme Libé, qui couvrira de près ce conflit social «presque trop beau pour être vrai». Quarante-cinq ans plus tard, trois des figures emblématiques de cette lutte ont feuilleté avec nous les archives de Libé, dans la cuisine de Charles Piaget, ancien délégué CFDT et meneur de la fronde. Aujourd’hui âgé de 89 ans, cet ancien mécanicien outilleur, retraité depuis trente ans, est arrivé chez Lip en 1946, presque par hasard : «J’avais un CAP d’ajusteur et un brevet d’enseignement industriel. Mon truc à moi, c’était plutôt la mécanique en général», se souvient-il. A sa droite, Michel Jeanningros, 86 ans, était cadre commercial pour l’entreprise (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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