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Brésil: Jair Bolsonaro dénonce "l'hystérie" du coronavirus

BRÉSIL: JAIR BOLSONARO DÉNONCE "L'HYSTÉRIE" DU CORONAVIRUS

SAO PAULO/BRASILIA (Reuters) - Le président du Brésil Jair Bolsonaro a qualifié mercredi de criminels les maires et gouverneurs du pays qui ont décidé de suspendre des activités pour ralentir la propagation du coronavirus, s'attirant les foudres d'une grande partie de la classe politique.

Le chef de l'Etat, classé à l'extrême droite, a cité Donald Trump estimant qu'une paralysie de l'économie serait plus néfaste qu'un confinement généralisé visant à limiter l'impact sanitaire de l'épidémie.

"D'autres virus ont tué beaucoup plus que celui-là et on n'en a pas fait pour autant tout un plat", a dit Jair Bolsonaro à des journalistes devant sa résidence officielle. "Ce que quelques maires et de gouverneurs sont en train de faire, c'est un crime. Ils détruisent le Brésil."

"Si nous ne nous remettons pas au travail, le Brésil pourrait s'éloigner de la normalité démocratique", a-t-il ajouté, mentionnant de récents troubles sociaux dans d'autres pays d'Amérique latine.

Mardi, le président brésilien avait déjà dénoncé "l'hystérie" générée selon lui par le coronavirus et appelé au maintien de l'activité et à la préservation des emplois, alors que la ville de Sao Paulo est entrée en confinement.

En se prononçant ainsi contre des mesures de confinement, Jair Bolsonaro va à l'encontre de l'avis de nombreux responsables locaux, des dirigeants du Congrès et de son propre ministère de la Santé.

Le chef de l'Etat essuie de nombreuses critiques pour sa gestion de la crise sanitaire, qu'il qualifie de "fantaisie" et de "petite grippe".

D'après lui, les situations dramatiques que connaissent des pays comme l'Italie ou l'Espagne ne pourraient pas se produire au Brésil car la population brésilienne est plus jeune et le climat plus chaud.

Le Brésil a enregistré 2.201 cas de contamination au coronavirus et 46 décès, selon le dernier bilan connu mardi.

"Au lieu de parler de mesures qui sauvent des vies, il préfère parler de politique et d'élections. Lamentable et préoccupant", a réagi sur Twitter le gouverneur de Sao Paulo Joao Doria, l'Etat le plus peuplé du Brésil et le principal foyer épidémique du pays.

Joao Doria, qui avait soutenu la campagne de Bolsonaro lors de l'élection présidentielle de 2018, est l'un des principaux rivaux du chef de l'Etat à droite de l'échiquier politique.

(Eduardo Simões et Gabriel Stargardter, version française Arthur Connan et Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot)