Brésil: un ancien ministre de Jair Bolsonaro arrêté en lien avec les saccages commis à Brasilia
Anderson Torres, ancien ministre de la Justice de l'ex président brésilien Jair Bolsonaro, a été arrêté ce samedi à l'aéroport de Brasilia dans le cadre de l'enquête portant sur le saccage d'institutions nationales le 8 janvier dernier dans la capitale, rapportent des médias locaux.
L'ancien ministre, soupçonné de connivence avec les émeutiers, a été interpellé alors qu'il rentrait en avion des États-Unis pour se présenter devant la justice. Il clame son innocence.
Plusieurs proches de l'ex président d'extrême droite ont déjà été mis en cause dans les violences survenues au domicile du chef de l'État.
Bolsonaro lui aussi mis en cause
Cette arrestation intervient au lendemain de l'annonce par le juge de la Cour suprême de l'inclusion, comme le demandait le parquet général, de l'ancien chef d'État d'extrême droite Jair Bolsonaro dans son enquête visant à découvrir les éventuels instigateurs de ces violences.
Jair Bolsonaro, battu de justesse par le candidat de gauche Lula à la présidentielle d'octobre, "a effectué une incitation publique à l'exécution d'un crime" en diffusant sur les réseaux sociaux une vidéo "mettant en cause la régularité de l'élection présidentielle de 2022", avait expliqué le parquet dans un communiqué.
Cette vidéo a été publiée deux jours après l'invasion du siège de la présidence, du Congrès et de la Cour suprême par des milliers de bolsonaristes, puis effacée, a rappelé le parquet. Mais elle pourrait selon lui apporter "un lien de preuve" justifiant "une enquête globale sur les actes effectués avant et après le 8 janvier 2023" par Jair Bolsonaro.
Un document compromettant retrouvé chez l'ex ministre
Avant son retour ce samedi, l'actuel ministre de la Justice Flavio Dino avait dit envisager un mandat d'arrêt contre Anderson Torres.
Il est mis en cause après la découverte d'un document de trois pages trouvé chez lui: il prévoyait que le gouvernement fédéral prenne le contrôle du Tribunal supérieur électoral (TSE), qui veille à la bonne marche du scrutin, "pour assurer la préservation et le rétablissement de la transparence, et approuver la régularité du processus électoral de la présidentielle de 2022". Une mesure considérée comme anticonstitutionnelle par de nombreux juristes. Dans la pratique, l'intention aurait été d'annuler l'élection de Lula.
Anderson Torres a déclaré jeudi soir sur Twitter que ce brouillon se trouvait "probablement dans une pile de documents censée être détruite en temps voulu", et a affirmé que sa divulgation était hors contexte.
L'ancien ministre occupait depuis le 2 janvier le poste de chef de la sécurité du District fédéral de Brasilia, mais était parti en vacances juste après.