Le bénéfice de BP bat le consensus, le titre monte

par Ron Bousso et Karolin Schaps

LONDRES (Reuters) - BP a vu son bénéfice diminuer au deuxième trimestre mais il n'en est pas moins supérieur au consensus, la production pétrolière et gazière ayant fortement augmenté avec le démarrage de nouveaux projets.

Vers 09h45 GMT, l'action gagnait 3,8% à 462,6 pence en Bourse de Londres en ouverture, parmi les plus fortes hausses du Footsie, qui gagnait 0,8% au même moment.

Le groupe britannique a également augmenté le cash flow opérationnel, ce qui semble montrer que les procédures engagées par les grands groupes pétroliers ces trois dernières années pour réduire leurs coûts face à la chute des cours portent leurs fruits.

"Nous continuons de préparer BP au nouveau contexte des prix pétroliers, ne relâchant pas notre vigilance sur les coûts, la rentabilité et l'investissement qui doit rester rigoureux", explique le directeur général Bob Dudley, dans un communiqué.

Le secteur pétrolier a vu son activité ralentir sensiblement après la chute des cours survenue en 2014 mais celle-ci paraît repartir car BP doit lancer sept projets pétroliers et gaziers cette année, un nombre sans précédent pour lui.

Sa production a augmenté de 9,9% à 2,431 millions de barils d'équivalent pétrole par jour, grâce, notamment, à certains de ses nouveaux forages.

La "major" précise que la production sera globalement inchangée au troisième trimestre, le lancement de nouveaux projets compensant les incidences de travaux de maintenance.

BP a démarré en mai la production du gisement Quad 204 de Mer du Nord après un investissement de redéploiement de 5,7 milliards de dollars, l'un des plus importants entrepris ces dernières années.

Le groupe estime que le prix du baril en 2018 devrait être compris entre 45 et 55 dollars, en raison de la hausse de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis.

Les investissements de BP en 2017 devraient atteindre 16 milliards de dollars, se situant dans le milieu de la fourchette des prévisions annoncée auparavant, a indiqué à Reuters Brian Gilvary, le directeur financier du groupe britannique.

Jason Kenney, analyste chez Banco Santander, se dit "confiant dans la capacité de BP à dépasser ses objectifs de livraison au second semestre de 2017 et de poursuivre sur sa lancée en 2018."

Le bénéfice trimestriel au coût de remplacement, soit l'équivalent d'un bénéfice net, est ressorti à 684 millions de dollars (579 millions d'euros), bien plus que le consensus d'analystes de 500 millions de dollar fourni par BP lui-même.

Un an auparavant, le bénéfice était de 720 millions de dollars. Il avait atteint 1,51 milliard de dollars au premier trimestre 2017.

Le résultat tient compte d'une charge de 750 millions de dollars liée à une prospection infructueuse en Angola.

Le flux de trésorerie opérationnel, hors dédommagements liés à une marée noire dans le Golfe du Mexique, a augmenté au deuxième trimestre à 6,9 milliards de dollars, contre 5,3 milliards il y a un an.

Ces dédommagements atteindraient 4,5 à 5,5 milliards de dollars cette année avant de tomber à deux milliards l'an prochain. BP a déjà versé 63,21 milliards de dollars avant impôt pour clore cette affaire.

(Wilfrid Exbrayat et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)