Bouteflika réélu comme sur des roulettes

Le président algérien et candidat à sa propre succession, Abdelaziz Bouteflika, en chaise roulante, vote à Alger jeudi.

Algérie. L’oligarchie a verrouillé la large victoire du vieux président pour un quatrième mandat.

Que faire de cette victoire - 81,53% des suffrages - d’un impotent inoxydable fait roi par le cynisme de l’appareil Etat ? «D’abord récompenser ceux qui ont participé à l’élection et châtier ceux qui s’y sont opposés, en premier lieu [l’opposant] Ali Benflis en lui attribuant un score qui l’humile», explique Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen à Genève. Ce travail de «récompense» pourrait être conduit «par Saïd, le frère du Président», croit savoir le chercheur. Ce dernier lève le rideau sur le théâtre d’ombres qui se joue en ce moment à Alger : «Les cercles de pouvoir économiques, bénéficiaires des appels d’offres toutes ces dernières années et qui ont financé à coups de millions la campagne dont on ne connaîtra jamais le montant exact, attendent à partir de demain d’autres gratifications sous forme de contrats.» Ainsi posé, «le panorama du règne de Bouteflika IV» pourrait «ressembler à ça : des cercles économiques si puissants qu’ils se sont organisés en micro-Etats. Ils se sont affranchis de toute tutelle et s’apprêtent à contrôler directement les sources de la rente : le pétrole et le gaz».

«Ombrelle». Pour Kader Abderrahim, maître de conférences à Sciences-Po et chercheur à l’Iris, cette hypothèse n’est pas à écarter : «Ces nouveaux riches ont grandi depuis une dizaine d’années sous l’ombrelle de Bouteflika. Ils n’ont pas de force politique à proprement parler, ils agissent dans l’ombre, ils sont le rempart protecteur du chef de l’Etat et, aujourd’hui, ils possèdent une influence considérable. A tel point que ce sont eux qui vont à présent négocier avec les sociétés internationales qui veulent s’implanter.»

Pour Kader Abderrahim ces «nouvelles oligarchies», nées dans le secteur de l’importation et «surtout de l’attribution des marchés publics», pèsent plus que l’armée car «Bouteflika a modifié ces dernières (...) Lire la suite sur Liberation.fr

En Algérie, Bouteflika réélu avec 81,53% des voix
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