Publicité

Les Bourses européennes terminent en hausse avec l'envolée du pétrole

LES BOURSES EN EUROPE CLÔTURENT EN HAUSSE

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse jeudi, soutenues principalement par l'envolée des cours du pétrole qui a compensé un indicateur catastrophique sur l'emploi aux Etats-Unis et une situation sanitaire qui ne montre pas de signe d'accalmie.

À Paris, le CAC 40 a terminé en progression de 0,33% à 4.220,96 points. Le Footsie britannique a gagné 0,47% et le Dax allemand s'est adjugé 0,27%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,31%, le FTSEurofirst 300 de 0,39% et le Stoxx 600 de 0,42%.

4

PÉTROLE

Les cours du pétrole s'acheminent vers leur plus forte hausse journalière jamais enregistrée, dopés par les déclarations de Donald Trump, qui a dit s'attendre à ce que l'Arabie saoudite et la Russie acceptent de réduire leur production de pétrole de dix millions de barils par jour (bpj) au moins.

Ses propos laissent entrevoir une possible trêve dans la guerre des prix que se livrent depuis le mois dernier les deux grands pays producteurs d'or noir et qui a provoqué un effondrement des cours du brut.

Le baril de Brent gagne 20% pour revenir à 29,68 dollars après être tombé à un creux de 21,65 dollars le 30 mars, au plus bas depuis 2002.

Celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) rebondit de 23% à 25 dollars, après avoir touché un plus bas à 19,25 dollars en début de semaine.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les investisseurs attendaient une dégradation du marché du travail aux Etats-Unis mais pas aussi spectaculaire: les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint la semaine dernière un niveau record, à 6,65 millions contre 3,307 millions la semaine précédente. C'est largement supérieur à l'estimation moyenne de 3,5 millions des économistes interrogés par Reuters et bien au-dessus de la prévision la plus haute, qui les donnait à 5,25 millions.

Ce chiffre hebdomadaire, indicateur clé de l'état de santé de l'économie, est le premier signe évident d'un impact brutal de la crise du coronavirus sur l'économie américaine alors que les mesures de confinement se multiplient dans le pays.

VALEURS

L'envolée du cours du brut a porté le secteur du pétrole et gaz en Bourse. Son indice Stoxx a bondi de 5,22% avec de vives progressions comme celles de TechnipFMC (+15,4%), Royal Dutch Shell (+9%) et Total (+3,07%).

Parallèlement, le secteur des transports et du tourisme a accusé un nouveau repli de 4,43%, signe des inquiétudes persistantes sur la crise du coronavirus dont l'ampleur, la durée et l'impact sur l'économie sont encore difficiles à prévoir.

A WALL STREET

L'envolée des cours du pétrole soutient aussi la Bourse de New York en dépit du choc causé par le nombre des inscriptions hebdomadaires au chômage. En seulement deux semaines, près de 10 millions d'Américains ont ouvert la porte d'une agence pour l'emploi afin d'obtenir une indemnisation.

A la clôture des Bourses en Europe, le Dow Jones progressait de 1,52% et le S&P 500 avançait de 1,7%. De son côté, le Nasdaq composite gagnait 1,21%.

Le secteur de l'énergie, qui a perdu plus de 50% depuis le début de l'année, prenait 8,85% et des valeurs comme Exxon Mobil (+6,79%) et Chevron (+9,7%) signaient les plus fortes hausses du Dow.

CHANGES

La publication des inscriptions hebdomadaires au chômage n'a eu que peu d'effet sur le dollar, qui progresse face à un panier de devises pour la deuxième journée consécutive, profitant de son caractère d'actif refuge.

L'euro perd notamment plus de 1% face au billet vert pour retomber à 1,0858, au plus bas depuis le 25 mars.

TAUX

Les rendements obligataires sont orientés à la baisse, signe que la hausse des marchés actions est "artificiellement" portée par les cours du brut plutôt que par un véritable regain d'appétit pour le risque.

Le taux des Treasuries à dix ans recule de près de trois points de base, à 0,6001% et celui du Bund allemand de même échéance a fini quasiment inchangé, à -0,438%.

(Édité par Marc Angrand)