Les Bourses d'Europe dans le rouge en attendant Powell, le CAC 40 inchangé

LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN BAISSE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - A l'exception de Paris, les principales Bourses européennes ont fini en baisse jeudi dans l'attente du discours que doit prononcer le président la Réserve fédérale, Jerome Powell, et dont les investisseurs attendent des commentaires sur l'évolution sur l'inflation et du marché obligataire.

À Paris, le CAC 40 a gagné juste 0,01% à 5.830,65 points. Le Footsie britannique a perdu 0,37% et le Dax allemand a cédé 0,17%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,21%, le FTSEurofirst 300 de 0,34% et le Stoxx 600 de 0,37%.

Les investisseurs espèrent de Jerome Powell, le président de la Fed, qu'il apportera un nouvel éclairage sur la façon dont il perçoit la hausse des rendements lors d'un débat organisé par le Wall Street Journal, à partir de 17h05 GMT.

Plusieurs responsables de la Fed comme de la Banque centrale européenne ont pourtant assuré à plusieurs reprises que la politique monétaire accommodante serait maintenue aussi longtemps que l'économie ne se sera pas remise de la pandémie, invitant ainsi à considérer la hausse des rendements obligataires comme un reflet de l'optimisme du marché dans la reprise.

"Il est assez clair que la Fed tolérera une inflation assez importante au moins à court terme. La Fed estime qu'elle va se modérer à moyen et long terme et qu'il reste encore beaucoup de travail à faire pour atteindre leurs objectifs en matière d'emploi", a déclaré Brian Rehling, responsable de stratégie chez Fargo Investment Institute.

"La Fed est consciente que tout changement de ton pourrait en quelque sorte bouleverser les marchés et je m'attendrais à ce qu'elle continue avec le même mantra tant qu'elle considère cette inflation comme transitoire", a-t-il ajouté.

VALEURS

Comme à New York, les valeurs technologiques figurent en Europe parmi les compartiments les plus affectés par la hausse des rendements obligataires. L'indice Stoxx européen du secteur a lâché 3,31%.

Le secteur des ressources de base a perdu 4,27% avec le recul des cours des métaux industriels: ArcelorMittal, Glencore, BHP, Eramet et Rio Tinto a reculé de 3,25% à 7,71%.

A l'inverse, le secteur européen de l'énergie a pris 1,74% avec le rebond des cours du brut.

A Paris, Total a gagné 3,18% et Vivendi a cédé 4,21% après la publication de ses résultats.

Maisons du Monde a bondi de 7,88% à la suite d'une nouvelle montée au capital de Majorelle Investments, qui associe l'homme d'affaire tchèque Daniel Kretinsky au français Gabriel Naouri.

Lufthansa a perdu 2,97% après avoir publié une perte historique pour 2020 et réduit sa capacité pour cette année alors que les perturbations dues au COVID-19 se prolongent.

A WALL STREET

Dans des marchés très volatils, les principaux indices de Wall Street font le yo-yo depuis l'ouverture. Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones gagnait 0,34%, le S&P 500 prenait 0,31% et le Nasdaq Composite reculait de 0,4%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le marché a pris connaissance d'une augmentation des inscriptions au chômage à 745.000 la semaine dernière en raison probablement de la vague de froid brutale qui a frappé le pays à la mi-février bien que les perspectives pour le marché du travail s'améliorent avec la diminution des nouveaux cas de COVID-19.

TAUX/CHANGES

Le rendement des Treasuries à 10 ans est quasiment stable autour de 1,4757% après avoir atteint mercredi 1,498% et celui du Bund allemand de même échéance a fini en baisse à -0,31%, après être monté à -0,28% la veille.

L'indice dollar réduit ses gains avant le discours de Jerome Powell, les cambistes restant à l'affût de tout signe de gêne de la Fed face au niveau élevé des rendements des bons du Trésor américain.

PÉTROLE

Les prix du pétrole sont en forte hausse à la perspective d'un prolongement par l'Arabie saoudite de la réduction volontaire de sa production de pétrole d'un million de barils par jour.

Le baril de Brent gagne 5,06% à 67,31 dollars et le brut léger américain 5,08% à 64,39 dollars, au plus haut depuis janvier 2020.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)