Bouquetins, chamois et cerfs des Alpes : quand la science fait parler leurs crottes
Dans les milieux supra-forestier des massifs du Mont-Blanc, de Belledonne et des Bauges, le projet HerbiLand a pour ambition de scruter, durant 4 années, les déplacements des ongulés sauvages, à travers leurs fèces, mais aussi des photos et d'autres données de terrain.
Les activités récréatives humaines, le pastoralisme ou encore le dérèglement climatique sont de nombreuses perturbations pour les habitats naturels des montagnes. La communauté végétale ainsi que les ongulés sauvages sont susceptibles d’en subir les conséquences. Le CREA Mont-Blanc sort la loupe pour en connaître davantage.
Le projet HerbiLand
En 2023, le CREA Mont-Blanc a lancé son nouveau programme HerbiLand afin d’étudier les dynamiques de population entre les grands herbivores sauvages des montagnes et la communauté végétale présents dans les landes montagnardes.
Les bouquetins des Alpes, les chamois ainsi que les cerfs seront observés durant 4 années dans leur milieu naturel en pleine évolution, "on souhaite savoir comment ils répondent au changement de leur habitat dans les milieux supra-forestier", précise Anne Delestrade, coordinatrice de la recherche et fondatrice du CREA Mont-Blanc.
Une étude de terrain
Afin d’étudier cette dynamique de population, plusieurs outils sont mis en place. Dans les landes des massifs du Mont-Blanc, des Bauges ainsi que de Belledonne, les scientifiques ont disposé des pièges photographiques afin de récolter des informations sur la présence des différentes espèces herbivores, leurs activités ainsi que leurs déplacements.
Aussi, en 2024, les chercheurs ont mis en place une étude de terrain afin de récolter des crottes tous les ans entre le mois de juin et le mois d’octobre. "C’est pour mieux caractériser leur régime alimentaire au cours des saisons et pour déterminer si une compétition du régime alimentaire existe entre les herbivores sauvages et les herbivores domestiques présents dans les milieux pastoraux", explique Laura Touzot, chargée de recherches du projet HerbiLand.
La récolte des données
Pour récolter les nombreuses données des pièges photographiques et des crottes des herbivores, le CREA Mont-Blanc fait appel à la science participative. De nombreux bénévoles sont présents pour analyser les photographies et pour partir s[...]