Un bouquet de «Karl»

Mardi, dans un Grand Palais transformé en jardin, une douce mélancolie a traversé l’ode à la fraîcheur de Chanel, alliage de tweed, de broderies et de transparences.

Il va bien, Karl ? Il a l’air amaigri, non ? Ou c’est la barbe qui fait cet effet-là ? Depuis dimanche, où Karl Lagerfeld est apparu au défilé Dior Homme avec son tout nouveau collier, les avis divergent dans les rangs fashion. D’un côté, les anxieux s’inquiètent pour le pape de 84 ans, de l’autre, les convaincus de son inoxydabilité bâillent un «RAS».

Le défilé Chanel donné mardi, comme d’habitude au Grand Palais, ne permet pas de trancher. La munificence est au rendez-vous, avec le beau jardin aux échos versaillais reconstitué sous la nef. Le clapotis de la fontaine centrale couvre agréablement le babil de Barbies refaites jusqu’aux os et enchanelisées de pied en cap. «Tu as vu comme il fait beau ?!!!» est la punchline la plus spirituelle qu’on entend pendant la demi-heure d’attente réglementaire. La démonstration de force est également au rendez-vous, avec ces 69 passages qui abondent en prouesses et finesse, en particulier dans la partie plus «soir», festival de broderies. Certaines robes ont clairement nécessité des centaines d’heures de mains virtuoses et suffisent à attester la différence entre haute couture et prêt-à-porter. Heureusement, des transparences et des bottines bien pointues, également brodées, allègent le côté sucre glace de ce vestiaire à majorité pastel (blanc, rose poudré, jaune pâle).

De temps en temps, une longue robe en mousseline claque, vert chlorophylle, bleu Klein ou corail. Le jour, les jeunes femmes à peau de bébé sous les voilettes noires surmontées de fleurs rivalisent de tweed, la spécialité maison. On note les très mignons tailleurs veste-bermuda. Et les robes-manteaux, évidentes. Les jupes ballons ou comme à panier semblent en revanche inenvisageables dans la vraie vie de 2018. Alors que la mariée, en costume-pantalon et nœud pap, est bien d’ici et maintenant. «Karl» (...)

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