Boues rouges : le difficile arbitrage entre emplois et environnement

Le Parc national des Calanques, en juin.

Ségolène Royal reproche à Manuel Valls d'avoir autorisé le déversement de résidus, dans le Parc national des Calanques, par une usine, Altéo, qui emploie 500 personnes.

Votre télévision LCD ou la tablette tactile sur laquelle vous lisez cet article ont toutes deux un point commun : ils sont composés d’alumine de spécialité, un produit fini dérivé d’une matière première, la bauxite, principal minerai d’aluminium. Une roche rouge découverte en 1821 dans le sol des Baux-de-Provence et dont elle tirera son nom. Alteo est le premier producteur mondial avec plus de 1 000 tonnes d’alumine exportées chaque jour. Son site d’extraction est situé à Gardanne (Bouches-du-Rhône), ville minière près de Marseille. Le maire communiste a beau être au pouvoir depuis 1977 ce n’est donc pas que pour cela qu’on la nomme la «ville rouge».

Pour extraire l’alumine contenu dans la bauxite, la méthode n’a pas bougé depuis 1893 : dissolution par la soude. Ce procédé chimique engendre des résidus à forte coloration. Les boues rouges, condensées de toxicité : arsenic, mercure, titane, uranium 238. Des résidus pourront continuer à être déversés – pour une période de six ans – dans le Parc national des Calanques, après un arrêté pris mardi par le préfet de la région Provence-Alpes-Côtes-d'Azur. Une décision qui a suscité l'ire de la ministre de l'Ecologie. Dans une déclaration à l'AFP, elle a mis en cause en des termes très explicites Manuel Valls. «L'ordre [d'autoriser, ndlr] est venu du Premier ministre au préfet, direct», a expliqué Ségolène Royal, qui «désapprouve» et dénonce un «chantage à l'emploi».

L’usine, un vivier d’emplois

Ces déversements ne datent pas d'aujourd'hui. En 1966, une canalisation fut construite pour rejeter ces résidus dans la Méditerranée à 7 kilomètres des côtes de Cassis, au cœur aujourd’hui du Parc national des Calanques. Chaque jour depuis cinquante ans, l’usine rejette plusieurs centaines de tonnes de boues par jour dans la mer (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

2015, année chocs
Cazeneuve : «Il n’y a en Corse de place ni pour la violence ni pour le racisme»
13 novembre : ce que l'on sait des attentats et des assaillants
Incidents en Corse : France 3 et l'étrange imam
Gaby Cohn-Bendit : «Pour moi, Hollande, c'est fini»