Dans les bottes de Lucky Luke (Arte) - Jul : "Tout ce que j’ai vu aura été conforme à ce qui est décrit dans les album"

Que reste-t-il de l’Ouest américain véhiculé par les albums de Lucky Luke ? Pour le savoir, le dessinateur Jul qui, depuis 2016, a repris en main le destin du cow-boy solitaire, s’est lancé dans un road movie, à travers les plaines et les déserts, sur les traces du héros de BD créé en 1946 par le dessinateur belge Morris. « Lucky Luke a façonné chez plusieurs générations la vision d’une Amérique fantasmée. Dès que l’on souligne que c’est un cow-boy belge, dont il porte les couleurs nationales (noir, jaune et rouge), les gens hallucinent », explique le dessinateur. Qui ajoute : « Lucky Luke est aussi populaire dans les pays scandinaves que sur le continent africain ou au Moyen-Orient. Les Turcs l’appellent Red Kit et, en Iran, Luke Khosh Shans. Seuls les Américains le connaissent peu, sauf quelques personnes, comme celles croisées dans le documentaire, tels ce dentiste chinois, installé à Tucson, en Arizona, ou ce cow-boy unijambiste, vivant dans le Wyoming, voire cet Indien sioux, qui avait été militaire en Europe. »

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LOIN DES SENTIERS BATTUS

Dans sa quête de personnages pittoresques, Jul ne souhaitait pas d’intervenants rompus à la communication : « On voulait éviter les fixeurs, qui ont l’habitude de travailler avec les chaînes de télévision. On a prospecté deux ans pour trouver des gens qui avaient des similitudes avec les personnages aperçus dans la BD. On a visité onze États, parmi les plus conservateurs des États- Unis… Curieusement, les gens que nous avons croisés, bien qu’attachés aux valeurs traditionnelles, étaient sympas, accueillants, parfois profonds. Excepté l’ancien shérif Joe Arpaio, qui a défrayé la chronique pour son excessive sévérité. Il a été plus difficile d’entrer en relation avec la communauté indienne, très méfiante. Mais la bande dessinée a facilité le contact. » À la recherche d’une Amérique restée dans son jus, Jul a su s’écarter des sentiers battus : « Nous avons été dans des villes comme Deadwood (Dakota du Sud), qui est une sorte de musée pour Américains de la côte Est. Nous n’avon...

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