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Borne prône l'action face à une situation "alarmante" à la SNCF

"Le statu quo n'est pas possible" à la SNCF dont la situation est "alarmante", juge la ministre des Transports, Elisabeth Borne (photo), dans un entretien publié dans le Journal du dimanche à la veille d'une série de concertations sur le ferroviaire français. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

PARIS (Reuters) - "Le statu quo n'est pas possible" à la SNCF dont la situation est "alarmante", juge la ministre des Transports, Elisabeth Borne, dans un entretien publié dans le Journal du dimanche à la veille d'une série de concertations sur le ferroviaire français.

La ministre doit consulter à partir de lundi la direction de la SNCF, les partenaires sociaux, les régions et les usagers sur l'avenir du rail. La méthode et le calendrier seront annoncés le 26 février à Matignon.

"La situation étant préoccupante et alarmante, il y a urgence à agir", déclare Elisabeth Borne au JDD. "Nous allons aborder des sujets très sensibles. Il y a des inquiétudes et forcément beaucoup de questions, c'est légitime. Nous allons dialoguer, y répondre. Mais le statu quo n'est pas possible. C'est ma ligne rouge et celle du gouvernement."

La CGT, syndicat majoritaire à la SNCF, a appelé les salariés de la SNCF à se mobiliser le 22 mars contre les projets de réforme du groupe public après la remise d'un rapport qui prône notamment une remise en cause du statut de cheminot.

Elisabeth Borne qualifie de "sévère mais juste" le diagnostic posé par ce rapport confié à l'ancien PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta, qui formule 43 propositions pour redresser le transport ferroviaire.

"Nous n'avons pas d'a priori, tous les sujets sont sur la table en toute transparence", dit-elle.

Le rapport Spinetta propose entre autres d'examiner la pertinence de maintenir des lignes peu utilisées, d'envisager de ne plus embaucher sous le statut de cheminot et d'enrayer l'expansion des lignes TGV. Il suggère aussi d'autoriser la SNCF à recourir à des plans de départs volontaires, qui pourraient concerner 5.000 personnes.

Concernant le statut des cheminots, Elisabeth Borne juge "qu'on ne peut plus continuer à être dans les non-dits, les non-choix. C'est aussi une question d'adaptation aux contraintes et attentes modernes."

Elle prône également une ouverture à la concurrence "progressive et préparée, dans l'intérêt de tout le monde".

La date du 22 mars retenue pour le mouvement de protestation à la SNCF coïncide avec une journée de mobilisation dans la fonction publique à l'appel de sept des neufs syndicats du secteur contre les projets de réformes du gouvernement.

(Elizabeth Pineau, édité par Tangi Salaün)