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Boris Johnson compare le Mondial 2018 aux JO de 1936

Vladimir Poutine va tenter de se servir de la Coupe du monde de football cette année pour renforcer l'image de la Russie comme l'a fait Adolf Hitler lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936, a déclaré Boris Johnson mercredi. /Photo prise le 18 mars 2018/REUTERS/Hannah McKay

LONDRES (Reuters) - Vladimir Poutine va tenter de se servir de la Coupe du monde de football cette année pour renforcer l'image de la Russie comme l'a fait Adolf Hitler lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936, a déclaré Boris Johnson mercredi.

Le ministre britannique des Affaires étrangères reprenait l'opinion d'un député qui estimait que le président russe entendait se servir de la compétition qui aura lieu du 14 juin au 15 juillet pour améliorer l'image de son pays.

Le député établissait un parallèle avec la manière dont le dirigeant nazi avait exploité les JO de Berlin.

"Votre description de ce qui va se passer à Moscou pendant la Coupe du monde, dans tous les stades, avec la comparaison à 1936 me semble certainement juste", a dit Johnson lors d'une séance de questions au gouvernement à la Chambre des communes.

S'exprimant devant une commission parlementaire, le chef de la diplomatie britannique a expliqué que, selon lui, Vladimir Poutine tentait de semer le désordre partout où il le pouvait afin de démontrer la puissance retrouvée de son pays après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991.

"Je crois que Vladimir Poutine pense que la Russie est lésée, aussi il tente de semer du désordre partout où il peut", a déclaré Johnson.

"Il ne s'adresse pas à nous mais à ses concitoyens qui, après toutes les humiliations qu'ils ont subies, veulent avoir le sentiment que la Russie est à nouveau forte".

Les relations entre Londres et Moscou ont tourné à la crise diplomatique après l'empoisonnement le 4 mars à l'aide d'un agent innervant d'un agent double russe et de sa fille à Salisbury dans le sud de l'Angleterre.

Le gouvernement britannique accuse la Russie d'avoir commandité cette attaque, ce que réfute le Kremlin.

"Le moment (de cette attaque) est probablement lié plus étroitement à la récente élection (présidentielle) en Russie", a poursuivi Johnson.

"Comme le font de nombreuses personnalités non-démocratiques lorsqu'elles font face à une élection ou à un moment politique délicat, elle ont recours à la désignation d'un ennemi pour canaliser l'imagination publique", a-t-il encore dit.

L'ambassadeur britanniques à Moscou a décidé de ne pas participer mercredi à une réunion organisée par le ministère russe des Affaires étrangères et consacrée à l'empoisonnement de l'ancien espion Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia.

(Andrew MacAskill et Alistair Smout, William James; Pierre Sérisier pour le service français)