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Bordeaux: «On préfère danser notre mécontentement que de le cracher à la gueule des CRS»

A Bordeaux, des gilets jaunes dansent devant les CRS non loin de la place Pey Berland.

La mobilisation ce samedi a été plus calme dans une ville marquée par les violences de la semaine dernière.

Il est 17h40 et la place Pey-Berland est désertée. Le ciel n’est envahi par aucun nuage de fumée. Les bruits de détonation ne se font plus entendre. Au loin, on voit même un homme rouler sur les pavés à bicyclette. Un couple enlacé et muni de ses courses de Noël traverse les lieux avec assurance. Il est 17h40 et les gilets jaunes ne sont plus sur la place Pey-Berland. Ils sont situés quelques mètres plus loin, à l’angle du cours Pasteur, regroupés en un bloc de quelques centaines de manifestants. Ils chantent face à la trentaine de CRS qui leur font face «la police avec nous!» ou encore «posez vos casques, c’est l’heure de l’apéro!» C’est amical, c’est surréaliste : une semaine plus tôt, à la même heure et au même endroit, la ville de Bordeaux était paralysée par un déchaînement de violence inédit et discontinu durant plus de cinq heures. Selon la préfecture de Gironde, vingt-et-une personnes étaient en garde à vue en début de soirée, soit presque trois fois moins que samedi dernier (cinquante-quatre gardes à vue au total).

Ce jour, la mobilisation semblait pourtant se diriger vers le même scénario que samedi dernier. Après une première partie de manifestation dans un cortège «pacifiste», les quelque 4500 gilets jaunes (la préfecture de Gironde) se sont amassés vers 16 heures sur la place de l’Hôtel de ville pour faire face aux CRS et aux véhicules blindés de la gendarmerie. Tout le monde était là : les retraités, les lycéens, les salariés, les syndicats, les casseurs aussi, malgré la détermination d’une centaine de manifestants «d’éviter à tout prix les heurts et donc le regroupement sur cette place hautement symbolique.»

«Il n’y a qu’en emmerdant le monde qu’on obtient des choses»

Bouchra, employée de Carrefour de 36 ans, présente dans la foule : «Bien sûr, je suis consciente que ça peut dégénérer sur cette place et je suis 100% anti-violence. Mais je sais (...)

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