"De bonnes années": une centenaire révèle les huit secrets de sa longévité

Ne dîtes pas à Babette Hugues qu'elle est trop vieille pour faire quelque chose. Cette Américaine de 101 ans vit pleinement sa vie de centenaire, certaine d'avoir trouvé le secret du bonheur.

Orlane Edouard

Qui a dit qu'il y avait un âge limite pour profiter de la vie? Pas Babette Hugues en tout cas. Cette Américaine de 101 ans, née à Cleveland dans l'Ohio en 1922, a confié à CBS News le 24 août, que la vie était plus agréable qu'on ne le pense à son âge.

Fille d'un contrebandier, Babette Hugues assiste à l'assassinat de son père dans l'allée de leur maison alors qu'elle n'avait que deux ans. Mariée à l'âge de 19 ans, elle devient mère de trois enfants et divorce finalement 25 ans plus tard.

À 40 ans, l'Américaine estime qu'elle goûte pour la première fois à une vie "autonome" et se sent enfin elle-même. Elle commence en effet à écrire pour des journaux et finit par publier plusieurs romans.

"Aujourd'hui, à Austin, j'ai 101 ans et je vis le genre de vie que j'ai la chance d'avoir", a-t-elle déclaré à la chaîne américaine CBS News.

"Je continue à faire des choses que j'aime, comme publier mon neuvième livre au début de l'année, passer du temps avec les gens que j'apprécie et lire. C'est une vie plus tranquille que celle que j'avais quand j'étais plus jeune, mais ce sont de bonnes années. J'aimerais que plus de gens de mon âge le sachent", a-t-elle confié. Le secret de sa longévité? Babette Hugues le partage à travers huit leçons qui "(l')ont aidée à vivre une vie longue et heureuse".

Certains stéréotypes ont la vie dure pour Babette Hugues. En particulier l'idée selon laquelle "nous sommes finis lorsque nous dépassons un certain âge". Or, ce n'est absolument pas le cas, a-t-elle affirmé à CBS News.

"Si l'idée que nous nous faisons de nous-mêmes est d'être seuls, tristes et inutiles à l'âge de 70, 80, 90 ans, peu importe, nous y croyons. Et c’est vraiment dangereux", explique encore Babette Hugues. Alors qu'en réalité, "les gens sont dotés de dons insoupçonnés et il faut parfois toute une vie pour les découvrir".

Avoir des amis est aussi essentiel pour la centenaire. "Quand je me retrouve avec mes amis, nous discutons surtout. Les discussions sont exaltantes quand elles sont intéressantes", a raconté Babette Hugues.

Et contrairement aux idées reçues, les amis de l'Américaine appartiennent parfois à deux ou trois générations plus jeunes qu'elle. "J’ai appris d’eux et je pense qu’ils ont appris de moi. Chaque décennie nous apprend quelque chose de nouveau", a confié Babette Hugues.

"Mes amis sont une merveilleuse source de sagesse, d’énergie et d’authenticité", a-t-elle ajouté.

S'il peut y avoir un faussé générationnel, c'est au contraire une richesse pour l'Américaine et l'opportunité d'apprendre des uns des autres. "Cela nous donne une autre façon de voir les choses".

Autre conseil et pas des moindres: ne pas lésiner sur les petits plaisirs. "Notre culture nous dit souvent que pour réussir, il faut faire de gros efforts. (...) Il faut obtenir de gros résultats. Mais ça ne marche pas. Je ne sais même pas si le sommet existe, mais les petits plaisirs existent et ils peuvent être de la dynamite", a-t-elle résumé à CBS News.

"Il faut se comprendre soi-même pour être authentique et trouver les petites choses qui nous rendent heureux", a affirmé l'Américaine.

Pour Babette Hugues, l'une d'entre elles est la lecture. L'autre est d'être avec sa famille et ses amis. Cela peut se traduire par "un appel téléphonique, une visite, une idée, une inquiétude partagée", a-t-elle précisé.

Plus facile qu'à faire. Babette Hugues reconnaît qu'il faut bien du courage pour être authentique et se regarder clairement tels que nous sommes. Cependant, selon elle, il n'y a pas meilleure façon pour faire le plein d'énergie et avoir confiance en nous. Être soi-même est également l'occasion de mieux se connaître et de comprendre les autres.

"À long terme, je crois qu’être authentique – être en désaccord avec quelqu’un, par exemple – rend les relations même difficiles plus solides", retient-elle.

Autre point que l'on néglige trop souvent: faire avant tout ce que l'on aime. Pour Babette Hugues, c'est l'écriture: "Quand j’écris, je me sens différent. Je me sens mieux. Je me sens plus heureux, plus centré. J’ai plus confiance en moi."

Pour quelqu’un d’autre, ce sera peut-être la peinture, la danse ou tout simplement se promener au bord d'un lac. Mais ces petits moments, pour Babette Hugues, rendent certainement plus heureux. "Parfois, je reviens et je vois quelque chose que j’ai écrit et je me dis: "c’est bien". Ça signifie que cela a ouvert mon inconscient. C’est là que se trouvent les trésors", a-t-elle expliqué à CBS News.

Mens sana in corpore sano ("un esprit sain dans un corps sain" ndlr). Depuis environ sept ans, Babette Hugues s'entraîne deux fois par semaine avec un coach. Elle soulève des poids de 5 kilos et parvient même à se lever de sa chaise en soulever de terre.

"Pour quelqu’un de 101 ans, je suis forte (...) J'en suis très fière", a-t-elle déclaré à la chaîne américaine.

Alors qu'elle était atteinte d'une pneumonie, les médecins ont même déclaré à Babette que sa pratique sportive l'avait probablement sauvé la vie. "Ce n’est donc pas seulement une bonne idée, c’est essentiel", a affirmé la centenaire.

Pourquoi certaines personnes sont plus optimistes que d'autres?, s'interroge parfois Babette Hugues. "Je crois que c’est ainsi que nous naissons. Nous venons au monde optimistes ou pessimistes".

Pour sa part, la centenaire a choisi de regarder le positif. "Si un pessimiste me demandait : 'Pourquoi moi?', je répondrais: 'Pourquoi pas ?'", a expliqué l'Américaine à CBS News. Bien qu'il est très difficile de surmonter les pensées négatives, Babette Hugues recommande dans la mesure du possible, de se concentrer sur le positif et d'essayer d’avancer avec optimisme.

En vieillissant, on a souvent demandé à Babette le secret de sa longévité. Mais "je n’ai pas de secret", a-t-elle répondu. La longévité est, pour elle, une chose que tout le monde connaît.

"Faire de l’exercice, une bonne alimentation, une relation personnelle saine avec son partenaire, une bonne connaissance de soi, une carrière qui vous convient — voilà les clés d’une vie heureuse", a-t-elle résumé.

Cependant, il y a souvent un fossé entre ce que nous savons et ce que nous faisons. "Le problème, pour beaucoup de gens, c'est de le faire", et ça, "c'est si mystérieux que je ne peux l'expliquer", a conclu Babette Hugues.

Article original publié sur BFMTV.com

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