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Bombe à retardement

Bombe à retardement

Elle avance en vestale vénéneuse. Abondante chevelure jais, peau translucide, silhouette gracile et pleine à la fois (ces seins, que ses rôles dévoilent régulièrement). Et puis, il y a ce regard étrangement strident de la part d’une pupille bleue : triste ou furax, difficile à dire. Tout ça frappait d’emblée, dans The Dreamers de Bertolucci qui la canonisa d’un «si belle que c’en est indécent». Tout ça électrisait Casino Royale, validait Bond-Daniel Craig en dépendant affectif. Tout ça apporte une torsion bienvenue à son personnage de brillante chercheuse en épidémiologie dans Perfect Sense, love story sur fond de pandémie destructrice du goût, puis de l’odorat, de l’audition, etc. Si son ramage se rapporte à son plumage, alors on pourra faire feu de tout bois et ce sera un bel incendie, s’était-on dit en tigre-pyromane de papier. Mais non. En rien allumeuse ou tête brûlée, Eva Green s’avère plutôt inquiète d’éventuels retours de flamme. Dans la chambre d’hôtel de la promo dont elle s’acquitte patiemment mais avec la hâte d’en finir («On se sent comme, hum, vampirisé»), un «je ne sais pas…» d’hésitation et un «en même temps» d’oscillation seront ses leitmotivs. Acmé, le moment où elle «avoue» ne pas voter, en pénitente, avec l’air d’avoir commis une grosse, grosse bêtise. «Je devrais, je devrais… En même temps, c’est délicat, je ne sais pas…» Pourquoi tant d’autoflagellation ? «Je devrais parce qu’il y a un côté prise de responsabilités… Par exemple, c’est sûr qu’il y a là quelqu’un que je ne voudrais vraiment pas voir gagner… [Elle refuse de donner un nom, ndlr.] Moi, dans l’idéal, j’aurais voulu Nicolas Hulot, mais c’est utopiste, on n’aura jamais un tel président… En même temps, je ne suis pas assez calée en politique, je n’ai pas assez de connaissances…» La bombe se décrit aussi «assez invisible, dans la vie», et «traqueuse» de première à en redouter le théâtre d’où elle vient pourtant : «Une fois sur scène, on est avec les dieux, il circule une électricité (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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